Author Archives: Pierre St-Jacques

Mois de la Fierté 2022 — Le drapeau flotte avec fierté

En l’honneur du mois de la Fierté, en reconnaissance des victoires durement gagnées par les communautés LGBTQ2+ et en soutien au combat qui persiste contre la discrimination, le Syndicat des Douanes et de l’Immigration arborera le drapeau de la Fierté pour tout le mois de juin 2022.

Pour la première fois dans l’histoire de notre syndicat, le drapeau de la Fierté flotte bien en vue à l’extérieur du bureau national du SDI, à Ottawa, afin de rappeler à la fois les gains des années précédentes et le travail qu’il reste à faire pour mettre fin à l’homophobie, à la transphobie et à la biphobie partout au pays. Les membres des communautés LGBTQ2+ continuent de faire l’objet de harcèlement et de discrimination de toutes sortes, y compris sur le lieu de travail, et le SDI s’engage à lutter pour un environnement de travail plus sûr et plus inclusif.

À nos membres qui font face à une situation difficile au travail en raison de la discrimination en lien avec l’identité de genre ou l’orientation sexuelle : votre syndicat est là pour vous. Contactez-nous si vous avez besoin d’aide.

Le Plan d’action d’été de l’ASFC pour 2022 : une gifle au visage de nos membres

Photo du drapeau du SDI

Récemment, l’Agence des services frontaliers du Canada a annoncé son Plan d’action d’été pour 2022, qui vise à atténuer les pressions opérationnelles prévues sur les opérations frontalières cet été. Ce plan indique clairement que l’Agence est bien consciente des défis croissants liés aux questions telles que l’augmentation du nombre de voyageurs, l’augmentation des temps d’attente à la frontière, et les niveaux de dotation inadéquats, qui ont un impact direct sur un large éventail d’opérations frontalières à travers le pays.

Malheureusement, loin d’offrir des solutions durables aux problèmes très réels qui touchent le personnel de l’ASFC et les voyageurs d’un bout à l’autre du pays, le plan d’action de l’ASFC est un ensemble de mesures précipitées et mal conçues qui ne risquent que de détériorer davantage la confiance déjà ébranlée entre la gestion et les agentes et agents frontaliers.

Selon l’ASFC, le plan se veut un effort collectif visant à maximiser la capacité de la ligne d’inspection primaire jusqu’à la mi-septembre. Malheureusement, cela ne se fera pas grâce à un réel renforcement des effectifs, mais plutôt par des mesures telles que la mise en œuvre d’heures supplémentaires obligatoires, des changements de quart obligatoires, l’augmentation de la durée des affectations à la ligne d’inspection primaire, et même la menace de réduire ou de carrément refuser les congés discrétionnaires.

Pendant des années, le SDI a demandé à l’employeur d’augmenter le nombre d’agents de première ligne au lieu de s’en remettre à une variété de mesures technologiques pour régler les problèmes à la frontière. Bien sûr, nous savons que ces mesures — y compris les bornes d’inspection primaire automatisées, le traitement des voyageurs à distance et, comme nous l’avons vu ces derniers mois, ArriveCan — ont souvent pour effet de rendre les opérations frontalières moins efficaces en allongeant les temps de traitement tout en contribuant  à une diminution de la sécurité frontalière.

Bref, le plan d’action d’été de l’ASFC témoigne à la fois du manque de vision de l’Agence et de son mépris total pour le bien-être de ses agentes et de ses agents. Au cours des dernières années, les agentes et agents frontaliers ont travaillé sans relâche pour servir leurs concitoyennes et concitoyens canadiens et assurer l’intégrité et la sécurité de notre frontière, malgré le grave manque de personnel qui affecte les points d’entrée partout au Canada. Ce nouveau plan d’action est une gifle au visage de nos membres : en continuant de s’appuyer ainsi sur un personnel en nombre insuffisant, l’Agence démontre clairement sa volonté de saper sans cesse la santé mentale et physique de ses agentes et agents.

Nous ne pouvons laisser l’Agence agir ainsi. À l’heure actuelle, même si l’employeur a déjà commencé à mettre en œuvre son plan dans certaines régions du pays, nous comprenons que l’ensemble des agentes et agents n’en auront pas nécessairement été informés par la gestion.  Nous sommes également conscients que les mesures proposées dans le cadre du Plan d’action seront troublantes pour bon nombre de nos membres, et nous explorons actuellement toutes les voies possibles afin de défendre leurs droits et protéger leur santé et leur sécurité. D’autres communications suivront dans les semaines à venir.

Les moments et les gens qui ont marqué le syndicalisme canado-asiatique

Le Mois du patrimoine asiatique est l’occasion de souligner les moments forts du mouvement syndical asiatique au Canada. L’AFPC est fière de vous en proposer un survol.

La main-d’œuvre asiatique racialisée : indissociable des premières colonies commerciales

En 1788, les premiers Asiatiques sont mis aux travaux forcés sur le territoire Nuu-chah-nulth, aujourd’hui la Colombie-Britannique, pour construire certains de premiers postes de commerce britanniques.

Le chemin de fer transcanadien : construit à la sueur du front de travailleurs racialisés

Travailleurs chinois sur la voie ferrée du Canadien Pacifique,
1884 – Bibliothèque et Archives Canada

Au début des années 1880, entre 15 000 et 17 000 travailleurs chinois (exclusivement des hommes) construisent le chemin de fer national du Canada. Le travail est à ce point dangereux qu’ils sont nombreux à y laisser leur peau. On estime que trois travailleurs sont morts pour chaque mille de voie ferrée posé. Entre 1880 et 1885, les accidents de travail, la malnutrition et l’absence de soins de santé ont eu raison de près de 2 000 ouvriers.

Les ouvriers de scierie panjabis

Ouvriers de scierie sikhs
– Bibliothèque publique de Vancouver

À compter de 1903, des milliers de travailleurs migrants sikhs contribuent à l’essor de l’industrie forestière en Colombie-Britannique. Ouvriers de scieries, ils se butent à la discrimination raciale de génération en génération. Leur héritage perdure à Paldi, dans la vallée de Cowichan, une petite ville qui doit son nom au lieu de résidence d’un grand nombre de travailleurs venus du Pendjab, en Inde.

Le syndicat des blanchisseurs chinois

En 1906, le syndicat des blanchisseurs chinois exige de meilleurs gages, une pause repas de deux heures et une journée de repos le dimanche. Il inspire d’autres travailleurs chinois à former leurs propres syndicats, dont le Chinese Canadian Labour Union et les syndicats des travailleurs des chemins de fer, des cuisiniers et des employés d’hôtel. La Chinese Labour Association voit le jour en 1916.

Le premier syndicat canado-japonais

L’interdiction de se syndiquer est l’un des effets pervers du racisme endémique. En 1919, environ 200 travailleurs d’origine japonaise au moulin Swanson Bay débrayent pour obtenir la parité salariale avec leurs collègues blancs. Cette grève mène à la création du premier syndicat canado-japonais, le Japanese Camp and Mill Workers Union.

Joe Miyazawa

Joe Miyazawa prend la parole lors d’un atelier
antiraciste du CMTC-CCT
– International Woodworkers of America

Dans les années 1940, Joe Miyazawa aide à syndiquer les ouvriers de la scierie de Kamloops, où il travaille avec d’autres Canado-Japonais. Après la Seconde Guerre mondiale, il devient recruteur pour l’International Woodworkers of America, dont il sera aussi le directeur adjoint de la recherche.

Roy Mah

Journaliste et militant syndical Roy Mah – Paul Yee

Personnalité respectée de la communauté sino-canadienne de Vancouver, Roy Mah est conscient des effets néfastes qu’entraînent les divisions fondées sur la race. Pour les enrayer, il devient recruteur en 1944 et convainc quelque 2 500 travailleurs sino-canadiens de se syndiquer. M. Mah a aussi rédigé et publié l’édition cantonaise du bulletin syndical, que l’on estime être la première publication de ce genre en Amérique du Nord.

Darshan Singh Canadian (Darshan Singh Sangha)

Darshan Singh Sangha et des
travailleurs de scierie dans les années 1940
– The Heritage Foundation

En 1937, à l’âge de 19 ans, Darshan Singh Sangha immigre au Canada. C’est en travaillant à la scierie et en côtoyant d’autres Sikhs originaires du Pendjab qu’il constate à quel point les conditions de vie et de travail des Asiatiques sont abyssales. Il devient secrétaire-général de l’International Woodworkers of America et ouvre la marche des travailleuses et travailleurs vers Victoria en 1946. Cette marche s’inscrit dans le cadre d’une grève de 37 jours et qui débouchera sur le droit légal à une journée de travail de huit heures, à des augmentations salariales et à de meilleures conditions de travail.

Asian Canadian Labour Alliance

Asian Canadian Labour Alliance

En 2000, des militantes et militants de la base créent le collectif Asian Canadian Labour Alliance afin de forger l’identité du monde syndical canado-asiatique. Le collectif a beaucoup donné au mouvement syndical et s’est fait un devoir de défendre les droits de sa communauté et de toutes les autres communautés racialisées et marginalisées. Rompu à la mobilisation des travailleuses et travailleurs asiatiques pendant plus de deux décennies, le collectif continue à revendiquer la justice pour tous et toutes.

Migrant Workers Alliance for Change

@2007 Worker Arts and Heritage Centre

En 2008, des travailleuses et travailleurs de la santé exposent publiquement l’exploitation dont ils sont victimes, et les médias réagissent très mal. C’est ce qui convainc des travailleuses et travailleurs migrants, des organismes communautaires et des syndicats de former la Migrant Workers Alliance for Change, plus importante coalition autogérée de travailleuses et travailleurs migrants au Canada. Leur mission : obtenir de meilleures conditions de travail pour tous les travailleuses et travailleurs migrants, qu’ils soient préposés aux soins, travailleurs agricoles saisonniers ou travailleurs étrangers temporaires.

Migrante Canada

Journée internationale des migrants 2019 – Facebook

Partout au pays, des militantes et militants philippins ont aussi mis sur pied des organismes communautaires pour réclamer la protection des travailleuses et travailleurs étrangers. Plusieurs de ces organismes sont regroupés sous la bannière Migrante Canada, établie en 2010. Les membres luttent pour mettre fin à l’exploitation et à la vulnérabilité systémique des personnes migrantes, défendre leurs droits, leur assurer des salaires décents, faire reconnaître la valeur de leur travail et, enfin, unir la diaspora philippine.

Danielle Dubuc

Danielle Dubuc, Facebook

Danielle est la première femme de descendance asiatique à être vice-présidente des travailleuses et travailleurs de couleur du Congrès du travail du Canada. Elle est élue à cette charge en 2011 et réélue en 2021. Elle milite activement au sein de l’AFPC et de son Élément, le Syndicat des Douanes et de l’Immigration, depuis près de 30 ans. C’est par la mobilisation et l’éducation qu’elle s’assure que les droits de la personne, l’équité et l’élimination de toutes les formes de racisme fassent partie des grandes priorités du mouvement syndical.

Hassan Yussuff

Hassan Yussuff © Canadian Labour Congress

Hassan, originaire de Guyane, est la première personne de descendance sud-asiatique à accéder à la présidence du Congrès du travail du Canada (CTC), poste qu’il occupe de 2014 à 2021. En 1988, il se joint aux Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) et en moins d’un an est élu président d’usine de la section locale 252 du syndicat, pour ensuite devenir représentant national du personnel et premier directeur des droits de la personne de son syndicat. En 1999, il est la première personne racialisée à être élue à la vice-présidence du CTC. Il accède au poste de secrétaire-trésorier en 2002. En 2021, lui et le CTC remportent ensemble le Prix canadien de la liberté d’association. Ce prix couronne leur contribution aux efforts considérables qui ont mené à la ratification, par le Canada, de la Convention n98 sur le droit d’organisation et de négociation de l’OIT. Le 22 juin de la même année, Hassan est appelé au Sénat.

Sharon DeSousa

Sharon DeSousa, vice-présidente exécutive nationale, AFPC

Sharon DeSousa est la première femme racialisée à devenir vice-présidente exécutive nationale de l’AFPC. Née à Karachi, au Pakistan, elle immigre au Canada avec sa famille à l’âge de cinq ans. Elle commence sa carrière dans la fonction publique à Développement des ressources humaines Canada en 1998. Plus tard, elle occupe le poste d’agente des prestations à Service Canada et est élue vice-présidente, Équité, de la section locale 00648 de l’AFPC-SEIC. En 2011, Sharon devient vice-présidente exécutive régionale de l’AFPC-Ontario, faisant d’elle la première personne racialisée à occuper ce poste dans l’histoire du syndicat. Elle est réélue en 2014 et 2017.

Lily Chang

Lily Chang, secrétaire-trésorière,
Congrès du travail du Canada

Lily Chang a été élue secrétaire-trésorière du Congrès du travail du Canada (CTC) lors de la 29e Assemblée générale du CTC en 2021. Elle est la première travailleuse d’origine est-asiatique élue à un poste de direction au CTC. Durant son mandat de trésorière de la section locale 79 du Syndicat canadien de la fonction publique, elle dirige l’acquisition d’un immeuble au centre-ville de Toronto, ce qui permet de consolider les assises financières de l’organisation. Elle a également siégé au comité exécutif du Conseil du travail de Toronto et de la région de York, où elle présidait le comité municipal.

Cet article provient du site de l’AFPC.

Aperçu du congrès 2022 de l’AFPC

Le congrès national triennal de l’AFPC 2022 se déroulera en mode virtuel les 26 et 27 mai et du 30 mai au 3 juin.

Le congrès national de l’AFPC est bien différent des autres activités de notre syndicat. Tous les trois ans, plus de 500 membres provenant des quatre coins du Canada se rassemblent pour discuter et déterminer l’orientation de notre syndicat.

Toutefois, la pandémie nous a obligés à nous adapter et à apporter quelques changements.

Le congrès 2021 ayant été reporté en raison de la pandémie, les décisions prises au présent congrès détermineront la voie à suivre pendant les deux prochaines années, cycle plus court que les trois ans habituels, mais d’une importance cruciale.

Cette année, le congrès se déroulera en mode virtuel pour assurer la santé et la sécurité des membres et du personnel ainsi que celles de leurs communautés et de leurs familles.

Malgré ces changements, l’objet du congrès demeure inchangé.

Aperçu du congrès 2022

  • Débat des résolutions portant sur nos initiatives, nos campagnes et les changements dans notre structure et nos règles.
  • Examen de notre situation financière et approbation du budget des deux prochaines années.
  • Élection de la présidence nationale, de la vice-présidence exécutive nationale et de la vice-présidence exécutive nationale suppléante pour un mandat de deux ans.
  • Rétrospective de nos victoires et de nos réalisations des quatre dernières années.
  • Allocution de Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada.

Pour les dernières nouvelles du congrès :

Cet article provient du site de l’AFPC.

Temps d’attente aux aéroports : l’ASFC et le ministre Mendicino doivent assurer un nombre adéquat d’agents aux douanes

Avion vu d'en haut

OTTAWA, le 18 mai 2022 — Alors que les voyageurs qui arrivent aux aéroports internationaux du pays continuent de rencontrer d’importants temps d’attente, le président national du Syndicat des Douanes et de l’Immigration (SDI) demande au ministre de la Sécurité publique et à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) d’augmenter le nombre d’agents des services frontaliers affectés à la section voyageurs dans les aéroports canadiens afin d’alléger la pression sur le personnel des aéroports et sur les voyageurs.

« Il est absolument irresponsable de la part du gouvernement fédéral de tolérer la situation actuelle », a déclaré Mark Weber, président national du SDI. « Ces retards sont une source de frustration pour tout le monde et contribuent à l’encombrement considérable d’aéroports déjà très occupés. Le ministre Mendicino et l’ASFC doivent augmenter le nombre d’agents frontaliers en poste et revoir l’infrastructure en place afin d’accélérer le traitement des voyageurs. »

Cette situation était prévisible : au cours de la dernière décennie, le nombre d’agents affectés au traitement des voyageurs a grandement chuté. À l’heure actuelle, rien qu’à l’aéroport international Pearson de Toronto, le SDI estime que moins de 300 agents sont actifs dans la section voyageurs, soit près de la moitié du nombre nécessaire pour traiter les voyageurs en temps opportun, et bien moins que le nombre d’agents présents il n’y a que six ans. La situation n’est pas unique à Toronto : Vancouver et Montréal font face à des problèmes similaires au niveau du personnel.

« La réalité est qu’il est fort probable que même avec l’éventuelle levée des mesures de santé publique actuelles, d’importants délais persisteront, non seulement en raison du manque criant d’agents à presque tous les niveaux à la frontière, mais aussi en raison d’une dépendance excessive à l’égard de technologies inefficaces », a expliqué Mark Weber, ajoutant que le syndicat estime qu’un agent peut traiter un voyageur deux fois plus vite que les bornes d’inspection primaire automatisées.

En période d’affluence, ces bornes monopolisent également un espace qui pourrait autrement être occupé par les voyageurs qui attendent de passer aux douanes, entraînant ainsi un débordement de voyageurs en dehors de la zone des douanes. De plus, beaucoup ont remarqué que l’application ArriveCan rend le processus plus complexe pour les voyageurs, ce qui ajoute aux temps d’attente déjà importants. Bien que ces deux technologies aient leur rôle à jouer, elles ne peuvent remplacer l’expertise d’un agent qualifié, et viennent compromettre à bien des égards la sécurité du pays.

En bout de ligne, il ne faut pas être surpris par les temps d’attente importants à l’arrivée des voyageurs quand peu d’agents sont assignés à l’inspection primaire et que plusieurs guichets sont vides. Avec les voyages qui reprennent en force, la situation risque d’empirer, et la solution principale est d’assurer qu’un nombre adéquat de personnel frontalier soit assigné à l’inspection des voyageurs.