Author Archives: Pierre St-Jacques

Reprise des négociations pour 100 000 membres de l’AFPC

Image conversation PSAC AFPC

Après des mois à exercer des pressions, l’AFPC et ses membres ont réussi à ramener le gouvernement fédéral à la table de négociation.

C’est donc du 23 juin au 3 juillet que reprendront les négociations avec le Conseil du Trésor pour les 70 000 fonctionnaires fédéraux du groupe PA, la plus grande unité de négociation de l’AFPC. Les séances porteront notamment sur des enjeux communs et les dommages causés par Phénix.

Et à partir du 6 juillet, les pourparlers recommenceront pour les quelque 30 000 membres à l’Agence du revenu du Canada.

« Reconnaissant le besoin de stabilité et d’une juste rémunération pour les fonctionnaires pendant la pandémie, les provinces, les municipalités et de grands employeurs de l’ensemble du pays ont négocié et signé leurs conventions collectives depuis plusieurs mois déjà, souligne Chris Aylward, président national de l’AFPC. Il est grand temps que le gouvernement fédéral emboîte le pas pour ses employés. »

Tout au long de la pandémie, les membres de l’AFPC ont été aux premières lignes pour lutter contre le virus et acheminer l’aide financière d’urgence à des millions de Canadiennes et de Canadiens. Ils continuent à offrir ces services critiques alors qu’ils n’ont pas de nouveau contrat de travail et que nombre d’entre eux n’ont pas eu droit à une augmentation de salaire depuis quatre ans.

Ces femmes et ces hommes continuent à subir les conséquences néfastes du fiasco Phénix et n’ont toujours pas obtenu de dédommagement pour toutes ces difficultés.

« Au cours des dernières semaines, près de 15 000 membres de l’AFPC ont demandé au gouvernement qu’il ordonne au Conseil du Trésor de revenir à la table de négociation. Le message a manifestement été entendu, poursuit Chris Aylward. On ne devrait pas avoir à faire autant de pressions pour être en mesure de négocier. Je tiens à remercier nos membres d’avoir appuyé en si grand nombre nos équipes de négociation. »

« Et nous accueillons favorablement le changement d’attitude du gouvernement fédéral, particulièrement durant la Semaine nationale de la fonction publique, qui a décidé de passer de la parole aux actes pour nos membres, ajoute le président Aylward. Il doit maintenant se présenter à la table afin de conclure un règlement équitable sans plus de délais. »

Une mise à jour pour les autres unités de négociation du Conseil du Trésor sera bientôt disponible.

 La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.

Congé 6990 et responsabilités familiales

Photo du drapeau du SDI

L’ASFC utilise le code de congé 6990 pour couvrir les employés qui ne peuvent travailler pour diverses raisons liées à la COVID, y compris la fermeture d’écoles et de garderies (note : « Autre congé payé » est codé 699 dans les principales unités du Conseil du Trésor).

Lorsqu’il était possible de faire du télétravail, on ne s’attendait pas à ce que les parents ayant de jeunes enfants à la maison consacrent le même nombre d’heures de travail que les membres qui ne sont pas responsables de la garde d’enfants. Certains parents ont travaillé quelques heures par jour, alors que d’autres n’ont pas travaillé du tout. En général, la disponibilité du congé 6990 pour couvrir les heures non travaillées a été évaluée au cas par cas, et la plupart de nos membres n’ont pas eu trop de problèmes pour accéder à ce congé payé.

En mai, certaines provinces et certains territoires ont commencé à parler de la réouverture des écoles et des garderies. La décision de rouvrir, quand et comment le faire, varie beaucoup d’une région à l’autre du pays. Certaines provinces ont choisi de ne rouvrir qu’à l’automne, tandis que d’autres ont limité les places en garderie aux parents qui travaillent aux services essentiels. Même lorsque les écoles ont rouvert, de nombreux parents ont choisi de ne pas renvoyer leurs enfants pour des raisons de sécurité.

Le 10 mai 2020, le Conseil du Trésor a envoyé un courriel à tous ses chefs des ressources humaines concernant le congé 699 et la garde d’enfants. Il contenait les éléments suivants :

Avec la réouverture des écoles et des garderies, nous nous attendons à ce que les employés qui n’ont pas pu travailler en raison d’obligations de garde d’enfants puissent reprendre le travail. Nous reconnaissons toutefois que certains employés ne pourront pas travailler à temps plein si leurs enfants ne peuvent pas retourner à l’école ou à la garderie pour des raisons de santé, de disponibilité limitée de places ou d’autres restrictions mises en place par les autorités provinciales ou territoriales. Dans ces cas, les employés peuvent utiliser « autres congés payés (699) » pour les heures non travaillées, s’ils ne peuvent pas prendre d’autres dispositions pour la garde de leurs enfants.

Le courriel poursuit en encourageant les cadres à « discuter » avec les employés en congé 699 de la possibilité de s’entendre sur des dispositions de travail flexibles comme solution de rechange au congé.

Grief de principe

Le 13 mai 2020, l’AFPC a déposé un grief de principe concernant le courriel de l’employeur. Le syndicat s’inquiète du fait que les parents qui choisissent de ne pas renvoyer leurs enfants à l’école ou à la garderie n’auraient involontairement plus accès aux congés payés 699. Certains enfants vivent dans des ménages dont les membres sont vulnérables, et de nombreux parents ne se sentent pas à l’aise de renvoyer leurs enfants à l’école ou à la garderie en l’absence de mesures de distanciation sociale adéquates. Quoi qu’il en soit, nous devons veiller à ce que les membres ayant des obligations en matière de garde d’enfants ne soient pas obligés de choisir entre un chèque de paie et le bien-être de leur famille.

Nous espérons recevoir la réponse de l’employeur au dernier palier de la procédure de règlement des griefs au cours des prochaines semaines.

Griefs individuels

Si nous ne parvenons pas à résoudre le problème par un grief de principe, nous devons être prêts à déposer des griefs individuels pour tout membre contraint de renoncer au congé 6990, mais qui a encore des responsabilités en matière de garde d’enfants. Il s’agit des membres qui :

  • sont actuellement responsables de la garde d’enfants à domicile
  • sont actuellement en congé payé 6990
  • vivent dans une province ou un territoire où les services de garde d’enfants n’ont pas rouvert OU ne peuvent pas obtenir de place en garderie en raison d’une réouverture limitée OU ont des inquiétudes quant à la sécurité de leurs enfants ou d’autres membres vulnérables de leur famille
  • ont été informés par l’employeur qu’ils ou elles n’ont plus droit au congé payé 6990

La formulation du grief est la suivante :

Libellé :

Je dépose un grief au motif que l’employeur a refusé, le [insérer la date du refus], de m’accorder le « congé payé 699 » que j’ai demandé le [insérer la date de la demande]. J’ai demandé ce congé parce que je devais m’occuper de mes enfants dans des circonstances liées à la COVID-19 et ne pouvais pas respecter mon horaire de travail normal.

(Si vous êtes visé par la convention collective du groupe Services des programmes et de l’administration [PA], insérez ce qui suit.)

Ce refus contrevient au paragraphe 53.01, Congés payés ou non payés pour d’autres motifs, et à l’article 19, Élimination de la discrimination, de la convention collective, ainsi qu’à l’article 7 de la Loi canadienne sur les droits de la personne et tous les autres articles pertinents.

(Si vous êtes visé par la convention collective du groupe Services frontaliers [FB], insérez ce qui suit.)

Ce refus contrevient au paragraphe 52.01, Congés payés ou non payés pour d’autres motifs, et à l’article 19, Élimination de la discrimination, de la convention collective, ainsi qu’à l’article 7 de la Loi canadienne sur les droits de la personne et tous les autres articles pertinents.

(Si vous êtes visé par la convention collective du groupe Services de l’exploitation [SV], insérez ce qui suit.)

Ce refus contrevient au paragraphe 56.01, Congés payés ou non payés pour d’autres motifs, et à l’article 19, Élimination de la discrimination, de la convention collective, ainsi qu’à l’article 7 de la Loi canadienne sur les droits de la personne et tous les autres articles pertinents.

(Si vous êtes visé par la convention collective du groupe Services techniques [TC], insérez ce qui suit.)

Ce refus contrevient au paragraphe 55.01, Congés payés ou non payés pour d’autres motifs, et à l’article 19, Élimination de la discrimination, de la convention collective, ainsi qu’à l’article 7 de la Loi canadienne sur les droits de la personne et tous les autres articles pertinents.

Mesures correctives demandées :

Une déclaration à savoir que l’employeur a enfreint la convention collective.

Que j’aie droit à un congé payé lorsque je ne peux pas respecter mon horaire de travail normal parce que je dois m’occuper de mes enfants dans des circonstances liées à la COVID-19.

Qu’on me dédommage pour toutes les pertes, y compris les pertes de salaires et d’avantages sociaux, qui résultent du refus de l’employeur de m’accorder un congé payé.

Que l’employeur mette fin à ces refus discriminatoires, y remédie et/ou s’assure de prévenir de telles situations dans le futur.

Que l’employeur m’accorde les droits, les occasions et les privilèges dont j’ai été ou dont je suis privé à cause de son refus.

Qu’on me verse une indemnité de 20 000 $ pour préjudice moral qui résulte de cette discrimination.

Qu’on me verse 20 000 $ pour compenser le recours négligent et délibéré de l’employeur à cette pratique discriminatoire.

Que le dépôt de ce grief ne compromette en rien mes interactions futures avec l’employeur.

Qu’il y ait réparation complète.

Toute autre réparation jugée appropriée.

Les représentants syndicaux contactés par un membre ayant des responsabilités en matière de garde d’enfants qui s’est vu refuser un congé 6990 sont priés d’aider la personne déposant le grief à remplir son formulaire de grief comme il est indiqué ci-dessus. Ne soumettez pas le grief à l’employeur avant que la réponse du dernier palier de règlement des griefs de l’employeur au grief de principe ait été rendue, à moins que vous ne deviez protéger le délai de 25 jours.

Nous informerons les membres du BND dès que la décision sera rendue et, si nécessaire, nous donnerons le feu vert pour la présentation des griefs que vous avez reçus jusqu’à présent.

Enjeux généraux du congé 6990

Nous nous attendons à ce que l’employeur rende une décision sur le grief de principe avant de refuser à certains employés l’accès au congé 6990. Dans l’intervalle, il se peut toutefois que les membres soient approchés pour « discuter » de leurs besoins en matière de garde d’enfants. Plus précisément, il se peut que l’employeur demande si ces membres sont en mesure d’effectuer un certain nombre d’heures par semaine plutôt que de rester à plein temps en congé payé (6990).

Nos membres ont l’obligation de répondre aux questions de l’employeur en toute sincérité et au meilleur de leurs capacités. Toutefois, si un membre ne peut travailler en raison de ses responsabilités en matière de garde d’enfants, il doit être autorisé à rester en congé payé.

Le retour au travail ne sera pas facile, et il est encore trop tôt pour savoir exactement à quoi ressemblera la « normale ». Il sera plus facile de mettre en oeuvre les exigences de distanciation sociale pour les travailleurs de première ligne, même si nous ne prévoyons pas la réouverture des frontières avant au moins un mois. Il n’y a toujours pas d’indication claire sur la manière dont la distanciation sociale sera réalisée pour le personnel de bureau. Par conséquent, lorsque le Conseil du Trésor parle du « retour au travail », nous croyons que, dans la plupart des cas, il s’agit d’employés qui, auparavant, en congé 6990, commenceraient à travailler à domicile, et non pas à retourner sur un lieu de travail physique.

À ce jour, nous n’avons aucune indication que l’employeur ait l’intention de retirer le congé 6990 aux membres dont la vulnérabilité les rend incapables de travailler. Le courriel du Conseil du Trésor ne traite que du congé 6990 et de la garde d’enfants.

Mise à jour (13 juillet 2020)

Comme certains d’entre vous le savent sans doute, l’employeur est à prendre des mesures pour retirer aux membres le congé 6990, maintenant que les choses reviennent lentement à la « normale ». Une partie de cette démarche comprend la rédaction d’un nouveau document intitulé « Formulaire d’attestation pour les personnes susceptibles d’être gravement malades si elles contractent la Covid-19 ».

Il s’agit d’un formulaire que nos membres doivent signer s’ils ne sont pas en mesure de reprendre leurs fonctions normales pour des raisons liées à la Covid. Malheureusement, ce formulaire ne s’applique qu’aux membres qui se retrouvent dans deux situations particulières : ceux qui sont susceptibles d’être gravement malades et ceux qui vivent sous le même toit que des personnes susceptibles d’être gravement malades.

Ce ne sont pas là les seules raisons pour lesquelles un membre peut avoir besoin d’un autre congé payé. Par exemple, il demeure difficile de trouver des garderies et l’AFPC a déposé un grief de principe sur la question. Le SDI est prêt à déposer des griefs si l’employeur essaie d’obliger les membres à revenir au travail sans qu’ils aient trouvé un service de garderie adéquat, mais nous préférons attendre qu’une décision ait été rendue à l’égard du grief de principe pour déposer de tels griefs.

Le nouveau formulaire de l’employeur ne doit pas couvrir que les problèmes associés aux services de garderie, mais également les membres qui ne sont peut-être pas en mesure de travailler parce qu’ils s’occupent de membres de leur famille qui ne vivent pas nécessairement avec eux. Il faut également apporter des changements à d’autres clauses, notamment à celle qui demande aux membres d’accepter que l’employeur puisse leur assigner du travail, alors que le formulaire est censé être un formulaire de congé. Finalement, nous ne pouvons accepter que nos membres signent un formulaire et reconnaissent ainsi que l’employeur peut leur demander des renseignements médicaux additionnels à une date ultérieure, sans que des limites ne soient précisées.

Notre confrère Fortin a envoyé un message à Julie Burke pour lui faire part de nos préoccupations et du fait que des modifications doivent être apportées au formulaire. Il a également précisé que les membres devraient continuer de bénéficier d’un congé 6990 dans l’intervalle sans avoir à épuiser leurs crédits de congés personnels s’ils refusent de signer.

Nous ferons le point sur la situation dès que nous aurons reçu une réponse de l’employeur.

Mise à jour (23 juillet 2020)

Voici les réponses obtenues par le SDI à la suite des préoccupations exprimées à l’égard du Formulaire d’attestation de l’ASFC.

Préoccupation du SDI (1) : Le formulaire envisage seulement deux raisons qui peuvent empêcher les employés de retourner dans le milieu de travail. S’ils sont à haut risque ou s’ils vivent avec une personne à haut risque de contracter une maladie grave.

Réponse de l’ASFC (1) : Tous les cas de congé payé pour d’autres raisons seront examinés au cas par cas, incluant les situations liées à la garde des enfants ou aux soins familiaux, ainsi que les congés en raison d’une restriction relative au travail ou d’ordre technologique. Les gestionnaires ont été invités à discuter avec leurs employés en congé payé pour d’autres raisons liées à la pandémie afin de cerner leurs circonstances particulières tout en demeurant souples. On demandera aux employés de fournir des renseignements sur les démarches qu’ils auront effectuées pour trouver des services de garderie comme il se doit quand il est nécessaire de prendre des mesures d’adaptation; l’ASFC n’envisage pas à l’heure actuelle de créer un formulaire portant sur la garde des enfants ou les soins familiaux.

Le formulaire d’attestation concerne uniquement les employés à haut risque ou qui vivent avec une personne à haut risque (code de congé 6916 ou 6924).

Préoccupation du SDI (2) : La Partie III du formulaire demande aux employés de reconnaître qu’on peut leur confier des tâches quand ils présentent une demande de congé. 

Réponse de l’ASFC (2) : Le libellé de la Partie III utilise le terme « peut », indiquant que l’employeur s’efforcera de fournir du travail aux employés si possible, y compris toutes les possibilités de formation et d’apprentissage qui peuvent être offertes aux employés qui travaillent.

Préoccupation du SDI (3) : Le formulaire demande précisément aux employés de ne pas divulguer de diagnostic médical. Mais la Partie III dit qu’il pourrait être nécessaire de fournir des informations ou une certification supplémentaires pour que la direction valide l’approbation de la demande de congé. 

Réponse de l’ASFC (3) : Ces situations seront traitées comme toutes les demandes d’adaptation. Si les gestionnaires ont besoin de plus de renseignements, ils pourront exiger une note du médecin traitant. Autrement dit, nous ne sommes pas à la recherche d’un diagnostic médical. Nous cherchons plutôt à connaître toutes les limites et les restrictions possibles de l’employé ou nous voulons confirmer que toutes les mesures mises en place dans le milieu de travail demeurent insuffisantes et que l’employé demeure incapable de se présenter au travail.

Préoccupation du SDI (4) : Nous avons entendu dire que nos membres sont invités à utiliser leurs congés en attendant l’approbation de cette nouvelle demande de congé.

Réponse de l’ASFC (4) : Si vous voulez nous fournir des exemples précis de cas, nous les examinerons. Chaque situation est unique et notre souci de cohérence d’orientation et d’application ne doit pas nous empêcher de tenir compte des circonstances individuelles.

Pour discuter de tout ce qui peut concerner le congé dont il est question, ou si vous avez des questions liées à la quatrième préoccupation, veuillez communiquer avec votre présidente ou président de succursale.

Semaine nationale de la fonction publique : Toujours là pour vous

mosaïque de membres de l'AFPC

À l’occasion de la Semaine nationale de la fonction publique, qui a lieu cette année du 14 au 20 juin, l’AFPC célèbre et honore le rôle crucial que jouent les travailleuses et travailleurs du secteur public canadien. La pandémie a révélé l’ampleur de leur importante contribution.
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Célébrez la Fierté

Drapeau de la fierté

Au cours des prochains mois, les membres et alliés des communautés LGBTQ2+ du pays vont célébrer la Fierté et raviver leur passion pour l’égalité et la justice.

À cause de la COVID-19, les célébrations habituelles – défilés, marches, pique-niques, séances d’information, rassemblements en tous genres – ne seront pas au rendez-vous. C’est triste, mais ça ne compromettra en rien la force et la résilience des communautés LGBTQ2+. D’ailleurs, des organismes du monde entier repensent la Fierté en la transposant dans le monde virtuel. Peu importe la forme que prendront les célébrations cette année, elles seront marquées au coin de l’amour, de la fierté et des alliances.

Un regard sur le passé

Les célébrations de la Fierté nous offrent l’occasion de réfléchir à notre histoire et de prendre la mesure du long chemin qu’il nous reste à parcourir.

Il ne faut pas oublier que c’est grâce aux femmes trans et queer noires et racialisées que nous pouvons célébrer notre Fierté comme nous le faisons aujourd’hui. Le mouvement politique et culturel qui a donné naissance à la Fierté a commencé le 28 juin 1969. Ce jour-là, deux femmes trans racialisées, Marsha Johnson et Sylvia Rivera, se sont insurgées contre le traitement réservé à la communauté LGBTQ2+ par la police new-yorkaise, ce qui a donné lieu aux émeutes de Stonewall.

Depuis, nous avons progressé dans notre défense des droits des LGBTQ2+, mais nos communautés les plus marginalisées, pensons aux personnes racialisées, autochtones, noires, trans, non binaires, handicapées ou sans ressources financières, demeurent disproportionnellement touchées par la discrimination.

La lutte pour la justice se poursuit

En ce Mois de la Fierté, l’AFPC s’engage à lutter avec encore plus d’ardeur pour que justice soit faite à ses membres LGBTQ2+ et à toutes les communautés LGBTQ2+. Elle promet :

  • de continuer d’exercer des pressions pour que soit levée l’interdiction de dons de sang, d’organes et de moelle osseuse imposée à bon nombre de personnes LGBTQ2+;
  • de se battre pour des milieux de travail et des politiques gouvernementales solidaires des personnes trans;
  • de s’assurer que le gouvernement bannisse la thérapie de conversion à l’échelle du pays;
  • d’exiger du gouvernement fédéral qu’il recueille de solides données de recensement sur les groupes LGBTQ2+ afin que ces derniers soient protégés par les mesures d’équité en matière d’emploi et par les politiques gouvernementales;
  • de lutter pour que la prophylaxie du VIH et les thérapies hormonales d’affirmation du genre soient assurées par les régimes de soins complémentaires;
  • de revendiquer l’installation de toilettes neutres dans les milieux de travail;
  • d’exiger que les services communautaires, sociaux et de santé soient abordables et accessibles.

Célébrez la Fierté

En ce Mois de la Fierté, nous honorons nos membres et les autres militants qui continuent à se dépenser sans compter pour faire avancer les droits des personnes. Ils peuvent compter sur notre solidarité.

L’AFPC encourage ses membres à participer à Global Pride 2020, un festival virtuel qui aura lieu le samedi 27 juin (en anglais seulement).

Le site Web de votre région renferme plus d’information sur les activités de la Fierté près de chez vous.

L’élimination de la thérapie de conversion, c’est maintenant que ça se passe!

La thérapie de conversion, pratique dommageable s’il en est, prive les personnes LGBTQ2+ de leur dignité et les dépossède de leur identité en tentant de leur en imposer une autre. Ça fait des décennies que des militantes et militants de partout au pays exigent qu’on y mette un terme. Car cette thérapie, lourde de terribles conséquences, repose sur un mensonge. Elle fait du tort aux enfants et aux adultes et détruit les familles.

En mars dernier, le gouvernement fédéral a enfin annoncé le dépôt du projet de loi C-8, qui abolira la thérapie de conversion au Canada. Il était temps.

Assurez-vous de demander à votre député de voter pour l’adoption du projet de loi : visitez le site de l’AFPC pour envoyez un message.

 La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.

Formation sur la lutte contre le racisme pour les membres du SDI : lettre au ministre Blair

Photo du drapeau du SDI

Le président national du SDI, Jean-Pierre Fortin, a envoyé la lettre suivante à l’honorable Bill Blair, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, le 5 juin 2020.


Monsieur le Ministre,

La semaine dernière, le monde entier a été témoin de la mort de George Floyd aux mains de la police de Minneapolis. Ces événements dévoilent les systèmes et la culture qui engendrent l’inégalité de traitement et le racisme au sein des forces de l’ordre et d’autres institutions. Le premier ministre du Canada et de nombreux représentants fédéraux ont souligné à juste titre que bien que cet événement ait eu lieu aux États-Unis, notre pays n’est pas à l’abri du racisme, des préjugés inconscients et de la discrimination systémique. Des chefs de police et des associations ont publié des lettres ouvertes réclamant une réforme. Les Canadiens se sont fait entendre haut et fort, ils ne toléreront pas l’injustice, et le Syndicat des Douanes et de l’Immigration (SDI) unit sa voix à la leur.

Comme vous le savez, le SDI représente quelque 11 000 membres, dont un grand nombre sont des agents des services frontaliers. Ils font respecter la loi, mais leur rôle est unique en ce sens qu’ils sont les premiers à entrer en contact avec des voyageurs du monde entier à leur arrivée au Canada.

Un grand nombre des membres du SDI sont racialisés et nous savons qu’ils en souffrent. Nous savons également que le racisme est présent partout, dans différents groupes et dans tous les lieux de travail. Son impact est d’une grande portée. Notre syndicat veut prendre des mesures concrètes dans le but de soutenir nos membres et tous ceux qui souffrent à cause du racisme, de la discrimination et des préjugés inconscients dans leur milieu de travail comme ailleurs.

Le premier ministre a souligné que beaucoup trop souvent nos systèmes actuels tolèrent et en viennent à considérer comme normales l’inégalité et l’injustice. Il a également ajouté que le gouvernement du Canada est prêt à travailler avec les Canadiens pour éradiquer le racisme et compte sur des alliés pour construire un pays plus juste, meilleur et plus équitable pour tous.

L’exécutif national du SDI a discuté des moyens que pouvait prendre notre syndicat pour devenir un tel allié et vous invite à travailler avec nous pour générer un véritable changement. Si les Canadiens sont appelés à lutter contre les préjugés inconscients, nous nous sommes demandé comment nous pouvions prendre part à ce combat. Nous croyons que pour faire de cette réforme sociétale une réalité, il nous faudra remplacer les méthodes et les procédures « réactives » actuelles par d’autres, plus « proactives ». Il ne fait aucun doute que le gouvernement fédéral et peut-être vous-même, en tant que ministre de la Sécurité publique, envisagez divers moyens pour régler ce problème. Les syndicats et les employeurs doivent être des partenaires actifs pour éliminer la discrimination systémique et mettre en place un modèle plus progressiste d’application de la loi.

Nous croyons savoir que de nombreuses organisations d’application de la loi offrent une formation sur la lutte contre le racisme. Le SDI veut s’assurer que ses membres disposent des outils nécessaires pour lutter contre la discrimination sous toutes ses formes. Une formation approfondie en personne contribuera grandement à prévenir les souffrances de nos membres ainsi que des personnes qu’ils rencontrent et desservent, que ce soit dans un bureau, à la frontière, à l’aéroport ou ailleurs. Les courtes « présentations » actuellement données aux nouvelles recrues sont trop superficielles et une formation en ligne ne nous permettra pas davantage d’équiper nos membres pour qu’ils puissent faire face au racisme systémique et aux préjugés inconscients.

Le gouvernement canadien a adopté une approche proactive pour lutter contre le racisme, en finançant diverses initiatives. Dans ce même esprit, nous croyons fermement qu’à long terme le financement de meilleures initiatives de formation profitera à tout le monde. Il est clair que les politiques et procédures « réactives » actuelles, comme celles dont le monde a été témoin dernièrement, sont coûteuses et inefficaces. L’investissement dans la formation des membres du SDI est un premier pas important pour les aider à devenir des alliés et des leaders plus solides dans la lutte contre le racisme et la discrimination sous toutes ses formes.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations distinguées.

Jean-Pierre Fortin
Président national
Syndicat des Douanes et de l’Immigration

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