Author Archives: Pierre St-Jacques

Employeurs et syndicats doivent s’attaquer au racisme systémique

Photo du drapeau du SDI

Cette semaine, un membre de l’AFPC a été licencié après avoir partagé une vidéo raciste moquant le meurtre de George Floyd.

Nous avons été consternés par la création et la diffusion de matériel aussi dérangeant et offensant. C’est particulièrement troublant quand on sait que l’une des personnes impliquées travaillait pour une grande agence fédérale.

Voilà qui montre à quel point le racisme est un problème omniprésent et systémique. Aucune organisation n’est à l’abri. Syndicats, petites entreprises, grandes sociétés, administrations publiques… nous avons tous beaucoup à faire pour éradiquer le racisme.

En ce moment critique, nous demandons à tous les employeurs des membres de l’AFPC de travailler avec nous pour opérer le véritable changement qui permettra de combattre le racisme systémique. Nos membres d’un bout à l’autre du pays, d’origines diverses, méritent tous un syndicat et un milieu de travail qui non seulement rejettent le racisme, mais travaillent activement à démanteler les structures et les comportements qui le perpétuent.

Évidemment, chaque individu doit être tenu responsable de ses actes, mais le racisme n’est pas le problème d’une seule personne ou de quelques « pommes pourries ». L’époque où nous pensions améliorer les choses en réagissant à des actes isolés est révolue.

Les syndicats et les employeurs ont les moyens de s’attaquer ensemble au racisme systémique, et l’AFPC s’engage à y travailler activement.

 La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.

Garde d’enfants en temps de pandémie : l’AFPC défend l’utilisation des congés payés 699

Image d'un poste frontalier avec le mot "COVID-19"

L’AFPC a déposé un grief de principe après que le Conseil du Trésor du Canada a modifié les lignes directrices pour restreindre la façon dont les fonctionnaires peuvent utiliser les congés payés 699 pour répondre aux besoins de garde d’enfants liés à la COVID-19.

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Rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées : peu de progrès un an plus tard

image of an Indigenous dancer wearing a red dress

Plus d’un an s’est écoulé depuis la publication du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Beaucoup sont frustrés de l’inaction du gouvernement dans ce dossier. Le premier ministre Justin Trudeau a pourtant déclaré à l’occasion de ce premier anniversaire que de mettre fin à cette tragédie nationale était une priorité urgente pour son gouvernement.

« Comment expliquer qu’une priorité urgente se traduise par une année d’inaction? », a déclaré la vice-présidente exécutive nationale de l’AFPC, Magali Picard. « L’indifférence du gouvernement fédéral à l’égard du sort des femmes et des filles autochtones ne fait que se répéter et contredit son prétendu engagement envers la réconciliation. »

L’AFPC appuie sans réserve la déclaration des commissaires responsables de l’enquête publique et demande au gouvernement de respecter ses engagements envers les peuples et les communautés autochtones.

 La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.

Le racisme anti-noir : notre combat à tous

protest image with the words "not another black life"

Une fois de plus, les projecteurs sont braqués sur le racisme systémique dans le monde judiciaire —un racisme qui opprime les Noirs, les personnes racialisées et les Autochtones depuis des siècles. Récemment, aux États-Unis, Ahmaud Arbery, un Noir qui faisait son jogging, a été tué par balle et George Floyd, un Noir qui faisait ses courses, a été abattu par des policiers. Breonna Taylor, une femme noire, a été abattue chez elle au milieu de la nuit.

Dans d’autres cas, des Blancs ont menacé des Noirs d’appeler la police alors que ces derniers ne faisaient qu’observer les oiseaux, s’entraîner au gymnase, conduire dans un quartier — des activités banales que les Blancs exercent sans crainte tous les jours. Pour les citoyens noirs, aucune activité n’est considérée comme « sûre » dans un monde où le racisme est généralisé et les personnes chargées de protéger la population abattent régulièrement des civils noirs non armés.

Ce n’est qu’après la diffusion de vidéos et l’éclatement de manifestations à la grandeur des États-Unis que des accusations ont été portées contre des policiers dans deux affaires de meurtre d’hommes noirs non armés. Ce n’est pas assez. Quiconque fait usage d’une violence et d’une force inutiles causant la mort ou des dommages doit être tenu responsable de ses actes, particulièrement les agents de police et les suprémacistes blancs. Malheureusement, rares sont ceux qui ont été inculpés et encore moins condamnés dans le passé.

D’aucuns croient que le racisme anti-noir est un phénomène américain. Qu’ils se détrompent. C’est aussi un problème canadien. Les Noirs de tout le pays continuent d’être victimes de surveillance et de profilage racial. Un rapport intérimaire de la Commission des droits de la personne de l’Ontario datant de 2018 a révélé que les Noirs sont beaucoup plus souvent victimes de violence policière que les autres Ontariens. Bien que les Noirs ne représentaient qu’environ 8,8 % de la population ontarienne en 2016, le taux de recours à la force à leur endroit se situait à 30 %. Entre 2013 et 2017, le nombre de rencontres mortelles entre policiers et Noirs s’élevait à 60 % et le nombre de fusillades mortelles, à 70 %. Plus récemment, les policiers auraient été impliqués dans la mort de Regis Korchinski-Paquet, une Autocthone noire tombée du 24e étage d’un appartement à Toronto.

Les Noirs devraient pouvoir marcher, faire du jogging, magasiner, jouer, travailler, dormir et s’adonner à des activités quotidiennes sans craindre pour leur vie. La vie des Noirs compte. Les parents noirs ne devraient pas avoir à préparer leurs enfants à la violence et à la haine dont ils feront l’objet en raison de la couleur de leur peau, y compris la possibilité d’être tués par les personnes mêmes qui sont censées les protéger. La vie des Noirs compte.

L’AFPC est solidaire de la communauté noire et réclame la justice ici comme aux États-Unis. Il faut reconnaître l’incidence du racisme systémique. Il faut reconnaître la douleur et l’impact des meurtres à répétition, ainsi que les images de violence continuelle contre les personnes noires et racialisées dans les médias et les médias sociaux. La vie des Noirs compte.

L’AFPC plaide pour que le profilage racial et la violence gratuite à l’égard des personnes noires cessent immédiatement. Mais avant que justice ne soit rendue, il faut revoir complètement le système de justice pénale et tous les autres systèmes qui soutiennent l’oppression des personnes noires, racialisées et autochtones. C’est la toute première étape pour éliminer le racisme profondément enraciné et les préjugés inconscients contre ces personnes.

Le silence des personnes blanches ou non racialisées est synonyme de complicité avec le suprémacisme blanc et la violence systémique contre les Noirs. Comment pouvons-nous agir collectivement contre cette violence et cette oppression? Quel est le meilleur moyen de soutenir la communauté noire? Nous devons remettre en question nos systèmes et nos institutions. Nous devons dénoncer l’injustice, la violence raciale et la suprématie blanche. Nous devons débusquer nos préjugés inconscients. Nous devons faire partie de la solution.

Rester neutre face à l’injustice, c’est choisir le camp de l’oppresseur
— Desmond Tutu

Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier
— Martin Luther King Jr.

 La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.

La clé d’un plan de retour au travail réussi

L’AFPC met tout en œuvre pour que le gouvernement fédéral prenne les mesures nécessaires afin d’assurer, dans ses bureaux et ses lieux de travail au pays, un retour au travail sécuritaire pour les travailleurs et travailleuses, leur famille et le grand public.

L’AFPC soutient que la santé, la sécurité, le bien-être et le droit à la vie privée des fonctionnaires doivent être au cœur du plan de retour au travail, et que celui-ci doit tenir compte du fait que, jusqu’à la mise au point d’un vaccin, la COVID-19 compromettra la santé physique et mentale des travailleurs.

Par ailleurs, l’AFPC préconise ce qui suit :

  • Toutes les dispositions de retour au travail doivent être compatibles avec les conventions collectives et les obligations juridiques.
  • Puisque certains groupes d’équité ont été touchés de manière disproportionnée par la COVID-19, ce plan doit s’inscrire dans une perspective d’équité et de droits de la personne.
  • Le plan général et toute mesure doivent être conformes aux directives des autorités de santé publique et aux évaluations d’experts afin d’endiguer la propagation du coronavirus.

L’AFPC réclame également la prise des mesures suivantes.

Conditions pour le retour au travail

  • Fournir des directives claires pour déterminer qui devra retourner sur les lieux de travail et qui continuera de travailler à domicile. Pour éviter la discrimination, la décision ne devrait pas être laissée à la discrétion de la direction.
  • Donner aux personnes qui retourneront sur les lieux de travail un préavis raisonnable d’au moins deux semaines pour leur permettre de gérer la transition et de s’y adapter graduellement.
  • Permettre aux fonctionnaires qui vivent avec une personne immunodéficiente de continuer à travailler à distance pour réduire au minimum les risques de contagion dans leur foyer jusqu’à la mise au point d’un vaccin.
  • Continuer de donner à nos membres accès à un « autre congé payé » (code 699) pour tenir compte des diverses réalités, y compris les responsabilités en matière de garde d’enfants découlant de la COVID-19, notamment pour les parents qui ne peuvent ou ne veulent pas renvoyer leurs enfants à l’école ou à la garderie.
  • Reconnaître que la productivité baissera en raison de la pandémie, et que les personnes salariées ne devraient pas en être pénalisées dans leur évaluation du rendement.
  • Consulter véritablement les syndicats au sujet de la réorganisation du travail et négocier les conditions avec eux, surtout si les changements entraînent un réaménagement des effectifs.

Transport en commun et espaces communs

  • Prendre en compte qu’en retournant sur ses lieux de travail, l’employé est plus susceptible de contracter le virus, puisqu’il devra peut-être conduire son enfant à l’école ou à la garderie, prendre un autobus ou un train, utiliser des toilettes publiques ou emprunter l’ascenseur.
  • Mettre en place une stratégie pour faire respecter la distanciation de deux mètres, y compris dans les espaces communs, tout en préservant l’accès aux installations essentielles, comme les toilettes, les ascenseurs, les micro-ondes et les réfrigérateurs.
  • Établir une marche à suivre lorsque la distanciation physique de deux mètres est impossible, par exemple dans les ascenseurs, les entrées, les escaliers, les toilettes et les transports en commun.
  • Tenir compte du fait que certaines personnes ne peuvent pas utiliser le transport en commun en raison du risque d’infection, et leur proposer des mesures d’adaptation comme des espaces de stationnement additionnels ou à prix réduit si elles peuvent se rendre au travail en voiture.
  • S’assurer que la direction applique les stratégies de santé et sécurité, comme le décalage des horaires de travail, le contrôle ou la restriction de l’accès aux espaces communs, la désinfection et le nettoyage plus fréquents des lieux, la préparation et la formation relatives aux situations d’urgence, ainsi que la formation et les communications sur les procédures de santé et sécurité liées à la COVID-19 et sur l’utilisation de l’équipement de protection individuelle (EPI).

Principes généraux de santé et sécurité, plan sanitaire et besoins des travailleurs et travailleuses

  • Élaborer un plan sanitaire rigoureux et effectuer une évaluation des risques dans les espaces de travail du gouvernement fédéral.
  • Mettre en place un plan de suivi des cas de COVID-19 dans la fonction publique, y compris des procédures à suivre quand une personne est déclarée positive.
  • Évaluer les besoins en matière d’équipement de protection individuelle et les harmoniser aux directives des agences de santé publique provinciales et territoriales qui recommandent le port des gants et du masque, surtout quand la distanciation physique est impossible.
  • Prévoir du soutien pour le personnel à distance en matière d’ergonomie, de santé mentale et d’équipement de travail.
  • Offrir aux gestionnaires et aux membres des comités de santé et sécurité au travail de la formation sur la gestion des problèmes de santé mentale qui pourraient découler ou qui ont découlé de la COVID-19.
  • Déterminer, à l’aide de données médicales suffisantes et de l’évaluation d’un professionnel technique, en quoi les systèmes de ventilation peuvent contribuer à la transmission du virus.
  • Établir un plan pour assurer la conformité continue des installations sanitaires et des systèmes de ventilation au Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail.
  • Envisager de ralentir la conversion vers le travail axé sur les activités. Toutes les modalités de travail devraient être évaluées en fonction de la COVID-19.

Garde d’enfants

  • Fournir des directives claires sur les mesures à offrir aux membres du personnel qui doivent continuer de s’occuper de leurs enfants tout en travaillant en raison de la COVID-19.
  • Permettre aux parents de se prévaloir de l’« autre congé payé » (code 699) pour assumer leurs responsabilités découlant de la COVID-19, notamment s’ils sont forcés de garder leurs enfants à la maison malgré la réouverture des écoles et des garderies.
  • Prévoir des négociations avec l’AFPC afin que la proposition en matière de garde d’enfants soit mise en œuvre dans le cadre des conventions collectives.

Violence conjugale et familiale

  • Donner un aperçu des mesures qui seront prises pour que les personnes salariées se sentent appuyées et protégées en cas de violence familiale, qu’elles retournent sur leur lieu de travail ou continuent de travailler à la maison.
  • Planifier le parachèvement d’une entente avec l’AFPC sur le congé pour les victimes de violence familiale.

Équité en matière d’emploi et droits de la personne

  • Établir une approche de gestion qui tient compte des répercussions démesurées de la COVID-19 sur certains groupes, dont les personnes ayant un handicap, les femmes, les personnes racialisées et les Autochtones.
  • Mettre en place des lignes directrices qui assureront le respect par l’employeur des obligations en matière de droits de la personne, de droits à la vie privée et d’équité en matière d’emploi.
  • Prévoir consulter le Comité mixte sur l’équité en matière d’emploi du CNM et les comités ministériels d’équité en matière d’emploi quant aux changements aux pratiques, aux processus et aux politiques qui pourraient toucher les travailleurs et travailleuses (p. ex., télétravail, changements technologiques, espaces de travail) en raison de l’incidence disproportionnée de la COVID-19 sur les groupes d’équité.

Vie privée

  • Préciser que toute information ventilée (selon l’âge, le genre, la race, etc.) recueillie qui pourrait être utile pour les négociations collectives sera communiquée à l’AFPC pour qu’elle puisse évaluer l’incidence disproportionnée de la COVID-19 sur ses membres.
  • S’assurer que l’employeur recueille toutes les données sur la santé ou l’emploi dans le respect des obligations en matière de protection de la vie privée et qu’il les stocke de manière sécurisée.

L’AFPC exhorte le gouvernement à continuer de consulter véritablement les syndicats fédéraux durant l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de retour au travail.

Jusqu’à l’élaboration d’un plan général acceptable, l’AFPC recommande fortement que ses membres continuent de travailler à distance dans la mesure du possible.

Nous vous tiendrons au courant dès qu’il y aura du nouveau concernant ce plan.

La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.