Le 6 décembre 1989, quatorze jeunes femmes ont été tuées à Polytechnique Montréal. Leur seul crime : être des femmes.
Depuis, notre lutte contre la violence fondée sur le genre a progressé. Pourtant, près de 40 % des travailleuses canadiennes sont toujours victimes de violence chez elles, une violence qui les suit au travail et met leur emploi et leurs collègues en péril. Les plus exposées au harcèlement et à la violence, les plus susceptibles d’être en manque de services et de soutien sont les femmes jeunes, racisées, immigrantes, lesbiennes et bisexuelles, les femmes ayant un handicap et les personnes trans et non binaires. Les femmes autochtones, pour leur part, attendent toujours que le gouvernement fédéral réponde aux appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
L’isolement et les confinements répétés pendant la pandémie n’ont rien fait pour arranger les choses, bien au contraire.
Congé payé pour cause de violence familiale
Grâce aux syndicats, des fonctionnaires fédéraux de plusieurs provinces et territoires ont maintenant droit à un congé payé pour cause de violence familiale. L’heure est venue d’en faire davantage pour les personnes qui travaillent dans des secteurs vulnérables, dont les soins de santé, l’éducation, l’hôtellerie et l’industrie des services. L’AFPC continue à se battre afin que tous les travailleurs et travailleuses aient droit à 10 jours de congé payé pour cause de violence familiale et puissent compter sur le soutien de leur employeur lorsqu’ils tentent de fuir cette violence.
Violence, inconduite et harcèlement sexuels en milieu de travail fédéral
Les milieux de travail ne sont pas étrangers à la violence fondée sur le genre. L’AFPC appuie activement le recours collectif et l’examen externe indépendant ayant pour objet l’inconduite et le harcèlement sexuels (dont la violence sexuelle) dans les Forces armées canadiennes. Plus de 18 000 personnes ont déjà présenté une demande d’indemnisation en vertu du recours collectif. Dans certaines circonstances, d’autres membres, anciens et actuels, des Forces armées et du ministère de la Défense nationale qui ont été victimes d’agression, de discrimination ou de harcèlement de nature sexuelle peuvent présenter leur demande jusqu’au 24 janvier 2022.
Il est temps d’agir pour mettre un point final à la violence fondée sur le genre. Faisons-le en l’honneur des 14 victimes de la tuerie de l’école Polytechnique et pour les milliers d’autres femmes, filles, personnes LGBTQ2+ et personnes de genres divers qui méritent d’être en sécurité et que justice soit faite.
À vous de jouer
- Si vous ou l’une de vos connaissances êtes victime d’abus, consultez hébergement femmes pour trouver les coordonnées (ligne d’urgence 24 sur 24) d’un refuge n’importe où au Canada, y compris ceux qui accueillent toutes les orientations sexuelles et identités de genre.
- Participez à un webinaire qui porte sur la Convention no 190 de l’Organisation internationale du travail, la première en son genre à reconnaître le droit de tous et toutes à des milieux de travail sans violence ni harcèlement. Le webinaire abordera aussi la question du point de vue canadien.
- Exigez du gouvernement fédéral qu’il lance un plan d’action national sur la violence faite aux femmes.
- Joignez-vous au mouvement pour 10 jours de congé payé pour cause de violence familiale.
- Appuyez la campagne de l’Association des femmes autochtones du Canada pour la mise en œuvre des appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.
- Lisez notre fiche d’information sur la COVID-19 et la violence conjugale pour en savoir davantage.
In memoriam
Geneviève Bergeron
Hélène Colgan
Nathalie Croteau
Barbara Daigneault
Anne-Marie Edward
Maud Haviernick
Barbara Klucznik Widajewicz
Maryse Laganière
Maryse Leclair
Anne-Marie Lemay
Sonia Pelletier
Michèle Richard
Annie St-Arneault
Annie Turcotte
Cet article provient du site de l’AFPC.
En reconnaissance de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, le drapeau du Canada qui flotte au bureau national du SDI à Ottawa sera en berne du lever au coucher du soleil, le 6 décembre.