En cette de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, l’AFPC honore la mémoire des quatorze jeunes femmes qui ont été tuées à l’École Polytechnique, le 6 décembre 1989, parce qu’elles étaient des femmes. De plus, l’AFPC réaffirme son engagement à mettre fin à toutes les formes de violence fondée sur le sexe.
En ce 6 décembre, nous commémorons
Geneviève Bergeron
Hélène Colgan
Nathalie Croteau
Barbara Daigneault
Anne-Marie Edward
Maud Haviernick
Barbara Klucznik Widajewicz
Maryse Laganière
Maryse Leclair
Anne-Marie Lemay
Sonia Pelletier
Michèle Richard
Annie St-Arneault
Annie Turcotte
Actuellement au Canada :
- chaque année, 75 000 femmes et enfants doivent se réfugier dans des refuges pour échapper à la violence ou à de mauvais traitements;
- le taux d’homicide est sept fois plus élevé chez les femmes et les filles autochtones que chez les autres femmes et les filles;
- les immigrantes sont plus vulnérables à la violence familiale, notamment en raison de leur dépendance économique, des barrières linguistiques et de leur manque de connaissance des ressources existant dans la communauté;
- les femmes transgenres sont presque deux fois plus à risque d’être victimes de violence que les femmes cisgenres;
- les femmes vivant avec une déficience physique ou cognitive subissent deux à trois fois plus souvent de la violence que les femmes vivant sans handicap.
La COVID-19 ne facilite pas la lutte contre la violence fondée sur le sexe. La perte d’emploi, l’insécurité alimentaire ou la peur de contracter le virus sont autant de facteurs qui peuvent déclencher la violence familiale. De plus, l’isolement social et les quarantaines limitent l’accès aux refuges ou aux centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle. Les femmes qui vivent dans les régions rurales, éloignées et nordiques ainsi que les immigrantes, les réfugiées et les Autochtones restent les plus vulnérables, et la pandémie les isole plus que jamais.
Ces risques amplifiés par la pandémie imposent des actions immédiates. Ainsi, l’AFPC exhorte tous les ordres de gouvernement à :
- majorer le financement d’urgence offert aux refuges pour femmes et aux centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles, et à trouver des moyens de faciliter l’accès aux services malgré les mesures de distanciation physique;
- collaborer avec les établissements de santé et les organismes communautaires pour recenser rapidement les ressources locales disponibles;
- prévoir des services essentiels de lutte contre la violence faite aux femmes dans leur plan d’intervention pour répondre à la COVID-19.
L’AFPC poursuit son travail de prévention de la violence faite aux femmes. Une victoire acquise récemment fait notre fierté : le congé payé de 10 jours pour les victimes de violence familiale désormais inclus dans toutes les conventions collectives du gouvernement fédéral. Grâce à ce congé, les victimes pourront commencer à bénéficier du soutien dont elles ont besoin. Nous continuons aussi à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils mettent en œuvre toutes les recommandations du rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, et qu’ils éliminent les obstacles à l’accès au soutien juridique et aux services de counseling dont ont besoin les femmes victimes de violence.
L’AFPC invite tous ses membres à participer aux 16 jours d’action contre la violence faite aux femmes, du 25 novembre au 10 décembre, en prenant des mesures pour en éliminer les causes profondes.
La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.