OTTAWA, le 18 janvier 2024 — L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a récemment annoncé qu’elle n’affecterait du personnel aux opérations frontalières à Saint John (N.-B.) que les jours de semaine pendant la journée, éliminant ainsi la présence régulière et de longue date d’agents frontaliers le soir, les fins de semaine et les jours fériés.
Cette décision, qui touche les opérations voyageurs, commerciales et maritimes, a lieu à un moment où le port de Saint John et la communauté environnante connaissent une croissance considérable. Le tourisme est en hausse, le commerce maritime est florissant et de nouvelles lignes ferroviaires sont en cours de construction. Le port lui-même a fait l’objet d’un important processus de modernisation, et le premier ministre Justin Trudeau a visité les installations modernisées le 17 janvier dernier.
En éliminant la présence d’agents frontaliers en dehors des heures de jour pendant la en semaine, l’ASFC va clairement à l’encontre de cette tendance, menaçant de miner à la fois la croissance économique et la sécurité de la communauté de Saint John.
« L’ASFC dira que sa décision reflète la demande de services du port et de la communauté de Saint John, mais cela ne tient pas compte des volumes post-pandémiques et ignore complètement les questions de sécurité », déclare Mark Weber, président national du Syndicat des Douanes et de l’Immigration. « Au cours des deux dernières années, les agentes et les agents de l’ASFC et de la GRC ont effectué parmi les plus importantes saisies de drogue de l’histoire du port », explique M. Weber, ajoutant que « la protection de la frontière n’est pas une opération qui a lieu seulement de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi. Elle doit être assurée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. L’Agence devrait renforcer sa présence à Saint John, et non la réduire ».
La décision de l’Agence n’est pas unique à Saint John, car d’autres points d’entrée sont confrontés à des défis similaires en matière de personnel et d’horaires. « C’est comme si l’Agence avait baissé les bras et tout simplement accepté qu’elle ne serait jamais en mesure de doter les ports d’entrée d’un personnel en nombre adéquat avec le financement fédéral actuel », dit M. Weber. « C’est insultant pour nos membres, pour le personnel frontalier. Leur travail consiste à protéger les communautés canadiennes, à intercepter les marchandises et les personnes posant un danger. Nous avons vraiment besoin que le gouvernement fédéral veille à ce que les services frontaliers puissent fonctionner adéquatement en tout temps. »
« Il est inquiétant que le gouvernement fédéral trouve acceptable que l’Agence, qui gère la deuxième plus grande force d’application de la loi au pays, choisisse de n’affecter des agents que de jour pendant la semaine. Imaginez si la GRC annonçait que ces agents ne travaillent plus les fins de semaine » demande Mark Weber. « Comment les Canadiennes et les Canadiens réagiraient-ils ? »