Lettre d’opinion de la présidente nationale de l’AFPC, publiée dans le Ottawa Citizen et dans d’autres journaux de Postmedia (en anglais seulement)
Deux pompiers mettent leur vie en péril pour protéger la population. L’une combat un brasier dans un édifice, l’autre lutte contre un dangereux feu de forêt. Les deux exercent un travail éprouvant dont les effets se cumulent au fil du temps. Pourtant, seulement l’un d’entre eux peut prendre sa retraite sans pénalité après avoir fourni des services de première ligne pendant 25 ans.
Au Canada, la majorité des pompières et pompiers, des membres des forces de l’ordre et du personnel de la sécurité publique ont droit à la pleine retraite après 25 ans de service en raison des lourdes exigences du métier. Pourtant, les pompières et pompiers civils qui affrontent une autre saison de feux de forêt ou qui travaillent sur une base militaire, le personnel aux premières lignes des services frontaliers, les paramédics du Nord, les équipes de recherche et de sauvetage de la Garde côtière, les agentes et agents des services correctionnels territoriaux et beaucoup d’autres travailleuses et travailleurs fédéraux qui veillent à notre sécurité n’y ont pas droit.
Malgré leur travail exigeant, ces personnes sont reléguées depuis des décennies au second rang et doivent travailler cinq années de plus que leurs homologues municipaux et provinciaux avant de pouvoir bénéficier d’une pleine retraite.
Il est raisonnable de croire qu’après 25 années de service, ces personnes finissent par perdre les capacités physiques requises pour continuer à exercer pleinement un métier aussi exigeant. Or, à la différence de leurs homologues provinciaux et municipaux, elles n’ont pas droit à la retraite anticipée sans écoper de lourdes pertes financières.
L’AFPC lutte depuis plus de 20 ans contre cette injustice et a été ravie d’entendre la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, annoncer que le gouvernement allait modifier la loi cet automne pour élargir l’admissibilité à une pleine retraite après 25 ans de service au personnel fédéral des forces de l’ordre et de la sécurité publique, et ce, peu importe l’âge.
Faire corriger cette iniquité a été tout un défi, et notre travail n’est pas terminé. Tandis que la majorité des personnes syndiquées peuvent négocier leurs conditions de retraite, les fonctionnaires fédéraux sont soumis à la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral, qui exclut le régime de retraite de la négociation collective. Un tel changement ne peut donc survenir qu’au terme d’un complexe processus législatif qui dépend de la volonté du gouvernement de collaborer avec les syndicats de la fonction publique.
Bientôt, des milliers de travailleuses et travailleurs de première ligne aux quatre coins du pays auront enfin droit à une retraite équitable. Quelle belle victoire après un long combat acharné!
L’AFPC suivra de près l’évolution de la loi pour s’assurer que le gouvernement s’y prend de la bonne façon et que tout le personnel fédéral de la sécurité publique obtient une retraite équitable. Chaque détail compte!
Nos parlementaires affirmeront sans doute que le Canada devrait honorer les personnes qui risquent leur santé pour veiller à la sécurité de la population. Le moment est venu de concrétiser ensemble cette reconnaissance en renforçant et en adoptant dès que possible le projet de loi qui accordera finalement à ces travailleuses et travailleurs une retraite à la hauteur de leur sacrifice.
Cet article provient du site de l’AFPC.