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ASFC : vingt ans à faire fi de l’élément humain

Photo du drapeau du SDI

Récemment, l’ASFC a publié sur les médias sociaux un message célébrant son vingtième anniversaire. Ce qui aurait dû être une déclaration anodine a au contraire mis en évidence à quel point l’Agence est déconnectée de son histoire, de son personnel et de sa mission envers la population canadienne.

Il est difficile de croire qu’une publication aussi brève puisse illustrer aussi succinctement une grande partie de ce qui ne va pas dans la vision de l’Agence pour les frontières du Canada.

De la tentative malavisée d’utiliser une photo d’archive datant, semble-t-il, des années 30 pour représenter le tournant du millénaire à l’accent mis sur la facilitation des voyages grâce à l’automatisation, il est clair que l’Agence ne comprend pas grand-chose au passage du temps, et encore moins à ce que représente l’ASFC.

Il est certes facile de rire à l’idée qu’une agence fédérale semble penser que le début des années 2000 est indissociable de la première moitié du siècle dernier, mais l’obsession de l’ASFC pour l’automatisation et la facilitation est sans aucun doute plus préoccupante.

Cela ne surprendra probablement pas la plupart des membres du personnel frontalier habitués aux méthodes de l’Agence, mais il est révélateur que l’ASFC ait choisi de souligner ses vingt ans d’existence en vantant les mérites de ses kiosques automatisés sans aborder le moindre aspect de la sécurité frontalière. Il est également révélateur de constater que l’Agence a choisi d’illustrer l’état actuel des choses en utilisant une photo dénuée de ses portiques de détection électronique sans la moindre personne — voyageur ou personnel des services frontaliers — au premier plan. De toute évidence, pour l’ASFC, l’élément humain n’a que peu d’importance.

Il en va de même, semble-t-il, pour l’aspect sécuritaire de sa mission. Notre Agence des services frontaliers joue un rôle qui va bien au-delà de la simple facilitation de l’entrée dans les aéroports. En tant que première ligne de défense du Canada, c’est avec fierté que les agentes et les agents frontaliers de l’ASFC se consacrent à la protection de nos collectivités. Au cours des vingt dernières années, ils ont joué un rôle crucial en empêchant l’entrée dans notre pays de toutes sortes de menaces pour la sécurité publique susceptibles de nuire aux Canadiennes et aux Canadiens, notamment de dangereux criminels impliqués dans le trafic d’armes à feu illégales, de stupéfiants et de pornographie juvénile. À quel point l’Agence doit-elle se désintéresser de ce travail pour ne pas l’inclure dans un simple message à caractère commémoratif ? À quel point doit-elle faire peu de cas de son personnel ou de sa responsabilité à l’égard de la population canadienne ?

Encore une fois, malheureusement, cela n’étonnera probablement pas les personnes qui travaillent pour l’Agence. Pendant des années, le SDI a demandé au gouvernement et à l’ASFC de mieux soutenir son personnel et d’investir dans celui-ci, et pendant des années, l’Agence n’en a pas tenu compte, préférant faire exactement le contraire. La position de l’ASFC a rarement été aussi évidente que dans ce dernier message sur les médias sociaux : l’Agence nous dit haut et fort ce qu’il en est, et ce n’est pas de bon augure pour la population canadienne. Nous devrions prêter une oreille attentive.

Le Plan d’action d’été de l’ASFC pour 2022 : une gifle au visage de nos membres

Photo du drapeau du SDI

Récemment, l’Agence des services frontaliers du Canada a annoncé son Plan d’action d’été pour 2022, qui vise à atténuer les pressions opérationnelles prévues sur les opérations frontalières cet été. Ce plan indique clairement que l’Agence est bien consciente des défis croissants liés aux questions telles que l’augmentation du nombre de voyageurs, l’augmentation des temps d’attente à la frontière, et les niveaux de dotation inadéquats, qui ont un impact direct sur un large éventail d’opérations frontalières à travers le pays.

Malheureusement, loin d’offrir des solutions durables aux problèmes très réels qui touchent le personnel de l’ASFC et les voyageurs d’un bout à l’autre du pays, le plan d’action de l’ASFC est un ensemble de mesures précipitées et mal conçues qui ne risquent que de détériorer davantage la confiance déjà ébranlée entre la gestion et les agentes et agents frontaliers.

Selon l’ASFC, le plan se veut un effort collectif visant à maximiser la capacité de la ligne d’inspection primaire jusqu’à la mi-septembre. Malheureusement, cela ne se fera pas grâce à un réel renforcement des effectifs, mais plutôt par des mesures telles que la mise en œuvre d’heures supplémentaires obligatoires, des changements de quart obligatoires, l’augmentation de la durée des affectations à la ligne d’inspection primaire, et même la menace de réduire ou de carrément refuser les congés discrétionnaires.

Pendant des années, le SDI a demandé à l’employeur d’augmenter le nombre d’agents de première ligne au lieu de s’en remettre à une variété de mesures technologiques pour régler les problèmes à la frontière. Bien sûr, nous savons que ces mesures — y compris les bornes d’inspection primaire automatisées, le traitement des voyageurs à distance et, comme nous l’avons vu ces derniers mois, ArriveCan — ont souvent pour effet de rendre les opérations frontalières moins efficaces en allongeant les temps de traitement tout en contribuant  à une diminution de la sécurité frontalière.

Bref, le plan d’action d’été de l’ASFC témoigne à la fois du manque de vision de l’Agence et de son mépris total pour le bien-être de ses agentes et de ses agents. Au cours des dernières années, les agentes et agents frontaliers ont travaillé sans relâche pour servir leurs concitoyennes et concitoyens canadiens et assurer l’intégrité et la sécurité de notre frontière, malgré le grave manque de personnel qui affecte les points d’entrée partout au Canada. Ce nouveau plan d’action est une gifle au visage de nos membres : en continuant de s’appuyer ainsi sur un personnel en nombre insuffisant, l’Agence démontre clairement sa volonté de saper sans cesse la santé mentale et physique de ses agentes et agents.

Nous ne pouvons laisser l’Agence agir ainsi. À l’heure actuelle, même si l’employeur a déjà commencé à mettre en œuvre son plan dans certaines régions du pays, nous comprenons que l’ensemble des agentes et agents n’en auront pas nécessairement été informés par la gestion.  Nous sommes également conscients que les mesures proposées dans le cadre du Plan d’action seront troublantes pour bon nombre de nos membres, et nous explorons actuellement toutes les voies possibles afin de défendre leurs droits et protéger leur santé et leur sécurité. D’autres communications suivront dans les semaines à venir.

Lutte contre le racisme : le ministre Blair appuie l’initiative conjointe du SDI et de l’ASFC

Photo du drapeau du SDI

Déclaration conjointe contre le racisme : Ensemble, nous pouvons faire mieux

Nous — le ministre de la Sécurité publique, le président et le premier vice‑président de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), et le président national du Syndicat des douanes et de l’immigration (SDI) — sommes unis pour réitérer notre engagement à éliminer le racisme systémique.

Nous reconnaissons que tous les lieux de travail doivent être respectueux, exempts de harcèlement et de discrimination. Les événements de 2020 ont renforcé notre engagement et intensifié notre attention sur la réalité du racisme systémique. Nous devons faire davantage pour aborder et éliminer le racisme sur le lieu de travail et dans l’effectif de l’ASFC.

Reconnaître le problème n’est que la première étape. Nous nous concentrons à présent sur la collaboration en vue d’apporter des changements positifs et durables.

Aujourd’hui, nous unissons nos efforts pour agir. La haute direction de l’ASFC a récemment créé un groupe de travail sur la lutte contre le racisme à l’échelle de l’Agence. Le groupe de travail élabore une stratégie de lutte contre le racisme qui s’appuie sur une approche globale de l’Agence pour s’attaquer au racisme systémique au sein de l’ASFC par l’écoute, l’apprentissage et l’action.

En outre, une initiative proposée par le SDI progresse. Au printemps dernier, le ministre de la Sécurité publique, le président de l’ASFC, et le SDI ont convenu qu’une formation de lutte contre le racisme devrait être élaborée pour tous les employés de l’ASFC. L’exécutif national du SDI a désigné un groupe de membres dévoués qui travailleront avec l’équipe des RH de l’ASFC et le groupe de travail de lutte contre le racisme pour concevoir cette formation, ainsi qu’une formation à la désescalade pour les agents de première ligne. Ces efforts visent à favoriser une interaction positive et respectueuse entre les employés de l’ASFC et avec la clientèle diversifiée qu’ils servent dans les installations et les points d’entrée de tout le pays.

Le Canada a une longue histoire de colonialisme qui continue à avoir un impact important sur la communauté noire, les personnes autochtones et les autres communautés racialisées. Mais aujourd’hui, nous faisons un pas en avant ensemble pour démontrer notre engagement en faveur d’un véritable changement.

Les employés de l’ASFC montent la garde à la plus longue frontière terrestre du monde. Nos efforts pour éliminer les obstacles systémiques profiteront aux employés de l’Agence et permettront de mieux soutenir le public et les voyageurs que nous servons chaque jour.

Nous vous encourageons tous à vous familiariser avec les initiatives et les ressources qui seront introduites dans les mois à venir, et à vous joindre à nous pour être solidaires de tous les peuples, en particulier de ceux qui ont été victimes de racisme et de discrimination.

Bill Blair
Ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile

John Ossowski
Président, ASFC

Paul Mackinnon
Premier vice-président, ASFC

Jean-Pierre Fortin
Président national, SDI


Le SDI tient également à remercier les membres des groupes de travail du syndicat sur l’anti-racisme et sur la formation à la désescalade pour leur travail et leurs efforts soutenus.

Groupe de travail du SDI sur l’anti-racisme

Coprésidents du groupe de travail : Joey Dunphy et Murray Star

Membres:

  • Jenny Mathelier
  • Neha Sarao
  • Lisa Morgan
  • Tacia Kilty
  • Sukhpreet Singh Heir

Groupe de travail du SDI sur la formation à la désescalade

Président du groupe de travail : Rick Savage

Membres:

  • Ben Hurdle
  • Paul Finn
  • Rildo Gutierrez
  • Mike Fraser

Le SDI salue le rapport du vérificateur général sur le harcèlement et la violence en milieu de travail

CIU Flag / Drapeau du SDI

Nous applaudissons le rapport du vérificateur général selon lequel l’Agence des services frontaliers du Canada et le Service correctionnel du Canada étaient conscients des problèmes de harcèlement, de discrimination et de violence en milieu de travail, sans toutefois prendre les mesures nécessaires afin d’enrayer le problème.

Le rapport du vérificateur général confirme ce que le syndicat et nos membres savent depuis longtemps. Malgré les centaines de griefs en matière de harcèlement et de discrimination en milieu de travail déposés à son égard, l’ASFC a trop souvent choisi de faire trainer les choses. L’automne dernier, Jean-Pierre Fortin, président national du SDI, avait d’ailleurs déclaré que les gestionnaires de l’Agence créaient « un milieu de travail toxique en intimidant et en harcelant nos membres », appelant le gouvernement à « lancer une enquête indépendante pour examiner les comportements hostiles de certains gestionnaires. »

Nous sommes heureux de voir que le ministre Blair ainsi que l’ASFC aient réagi favorablement aux recommandations du vérificateur général. À la lumière de ce rapport, nous demeurons pleinement déterminés à travailler avec l’ASFC pour favoriser un meilleur environnement pour nos membres et veiller à ce qu’un réel travail soit effectué pour créer un milieu de travail plus sûr et plus sain.

Pour en savoir plus :