Mercredi après-midi (22 avril 2020), Jean-Pierre Fortin, président national du SDI, a eu une conversation en profondeur avec le ministre Blair concernant l’impact du récent décret en conseil (appelé décret 11) sur nos membres. Voici la mise à jour qui a été communiquée au Bureau national de direction du SDI, dans laquelle le président national soulève des questions relatives à la sécurité frontalière, à la santé et à la sécurité, et aux tâches accomplies par les officiers.
Consœurs et confrères,
Je tiens à mettre les membres du Bureau national d’administration au courant de ma conversation avec le ministre Blair hier après-midi.
Divulgation du décret 11
Le ministre m’a expliqué que le contenu des décrets ne peut pas être rendu public avant leur mise en œuvre. Cela dit, il a reconnu ma frustration quand je lui ai dit que des présidents de succursale et des membres m’avaient parlé directement il y a plusieurs jours des changements énoncés dans le décret 11. Pire encore, quand j’ai posé des questions sur ces changements à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) lundi, durant notre téléconférence hebdomadaire, la direction de l’ASFC a simplement déclaré qu’on communiquerait avec moi.
Fermeture de la frontière et entrée de réfugiés au pays
Nous avons convenu, le ministre et moi, que la fermeture de la frontière canado-américaine en mars avait été une bonne décision. Il a toutefois évoqué ensuite l’Entente sur les tiers pays sûrs et l’importance pour le Canada de se conformer à ses obligations en vertu de l’entente. Le gouvernement s’attend à ce qu’environ 90% des personnes qui entreront dans le pays en raison du décret se réuniront avec les membres de leur famille. Si elles présentent des symptômes de la COVID-19, elles ne seront pas autorisées à entrer. Si elles ne présentent pas de symptômes, elles devront se confiner pendant 14 jours. Le gouvernement ne s’attend pas à ce que le nombre de réfugiés soit élevé.
Points d’entrée préoccupants
Comme je l’ai déclaré au ministre, je ne suis pas sûr que ce nombre sera aussi bas que le gouvernement le prévoit. À cette fin, j’ai demandé au ministre s’il accepterait que le Syndicat des Douanes et de l’Immigration (SDI) l’informe directement si nous constatons que le nombre est plus élevé que prévu et met nos membres en danger. Il a convenu que nous devrions surveiller la situation et il veut que je lui fasse part immédiatement de toutes nos préoccupations.
J’ai mentionné les points d’entrée qui nous préoccupent (Lacolle, Niagara Falls, Fort Érié, Windsor, Sarnia, Pac Highway et Douglas). Je demande aux présidents des succursales, en particulier dans ces endroits, de garder l’œil sur les chiffres et de m’informer immédiatement s’ils pensent que la sécurité du public, celle des réfugiés ou leur propre sécurité est mise en danger (en mettant Mark Weber, 1er vice-président national du SDI, en copie conforme).
Préoccupations en matière de santé et de sécurité
J’ai également demandé que l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), ou Santé Canada, ou les deux soient sur place à ces endroits pour aider le point d’entrée à s’assurer que le lieu de travail des agents dispose des mesures de protection appropriées (p. ex. plexiglas et marques pour la distanciation). J’ai informé le ministre qu’à Lacolle, quand les empreintes digitales ont été prélevées par les Commissionnaires, cinq d’entre eux ont été contaminés par le virus à l’intérieur d’une semaine. Le ministre a déclaré qu’il est tout à fait conscient du désir du SDI de garantir la sécurité de ses agents. À titre d’ancien chef de police, c’était sa plus grande priorité. Il a dit que les représentants de l’ASPC étaient dispersés d’un bout à l’autre du pays et qu’ils ne pouvaient pas assurer une présence continue.
Il serait toutefois possible d’envoyer une personne avec le savoir-faire nécessaire pour faire un audit de la santé et de la sécurité et mettre en place des protocoles pour protéger les membres du SDI. Quand je lui ai dit qu’il manquait d’équipement de protection individuelle dans certains points d’entrée, il m’a assuré que son bureau allait faire un suivi avec moi. En ce qui a trait au prélèvement des empreintes digitales des réfugiés, ils sont en mesure d’assurer qu’il y a des fournitures pour nettoyer les écrans après le prélèvement des empreintes digitales de chaque personne. Des masques seraient également fournis aux réfugiés à titre de mesure de protection additionnelle.
Statut de premier intervenant et patrouille à la frontière
J’ai remis sur le tapis la question du statut de premier intervenant pour les agents. Le ministre a déclaré que cela n’était pas de son ressort, et j’ai rétorqué qu’à titre de membre du Cabinet, il avait son mot à dire à la table.
J’ai également réaffirmé que nos agents seraient prêts à patrouiller entre les points d’entrée pour maintenir la sécurité de la frontière canadienne. J’ai mentionné que c’est possible de le faire en partenariat avec la GRC (sans rien enlever à leur travail). Je lui ai dit que j’avais été mis au courant qu’à certains endroits, les agents des douanes américains patrouillent leur frontière en compagnie de leurs patrouilles frontaliers. Je crois comprendre que la GRC a invité les agents de l’ASFC à patrouiller avec elle.
Sans s’engager de quelque façon à cet égard, le ministre a toutefois dit avoir été impressionné, à sa dernière visite à un point d’entrée, par le degré de collaboration entre l’ASFC, la GRC et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada qu’il avait vu. Il m’a demandé de transmettre ses sincères remerciements et la marque de son respect aux membres du SDI pour le travail qu’ils accomplissent pour les Canadiens.
Il a redit à la fin de la conversation qu’il veut garder les voies de communication ouvertes.
En toute solidarité,
Jean-Pierre Fortin
Président national
Syndicat des Douanes et de l’Immigration