À la fin du mois de mai dernier, le SDI s’est rendu compte que l’ASFC n’allait pas autoriser les agentes frontalières et les agents frontaliers déployés cette année à la réunion du G7 à porter leur arme de poing. Cette nouvelle, diffusée ensuite par les médias, a attiré beaucoup d’attention.
Ce n’est pas la première fois que l’ASFC adopte une telle position. Comme elle l’a fait en 2010, pendant les Olympiques à Vancouver, l’Agence persiste à prétendre que les agentes et les agents ne sont pas autorisés à porter leur arme de poing à l’extérieur des zones désignées ou lorsqu’ils ne voient pas à la mise à exécution de la Loi sur les douanes ou de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés.
Le SDI a toujours été d’avis que l’opinion de l’ASFC à cet égard est purement et simplement erronée. Récemment, nous avons entendu plusieurs membres abonder dans le même sens. En plus d’être erronée, la position de l’ASFC est incohérente, dangereuse et humiliante.
- Elle est incohérente, car bon nombre d’agentes et d’agents, souvent ceux et celles en civil, portent leur arme de poing lorsqu’ils s’acquittent de leurs fonctions à l’extérieur des zones désignées ;
- Elle est dangereuse, car le fait d’empêcher les agentes et les agents frontaliers de porter leur arme de poing lorsqu’ils s’acquittent de l’une ou l’autre de leurs fonctions compromet la sécurité et la sûreté des agentes et des agents ainsi que de membres de la population. En réalité, l’arme de poing et la mémoire musculaire qui y est associée font partie intégrante de la trousse d’outils de défense pour l’usage desquels les agentes et agents ont été formés. À titre d’agentes et d’agents d’exécution de la loi, ils doivent être en mesure de compter pleinement sur cette formation, peu importe la tâche à accomplir ;
- Elle est humiliante, car elle oblige les agentes et agents de l’ASFC à compter sur leurs collègues chargés de l’exécution de la loi pour les protéger et cela renforce la fausse perception, tant dans la collectivité de l’exécution de la loi qu’en général, que les agentes frontalières et les agents frontaliers ne sont pas des agentes et des agents d’exécution de la loi.
La position de l’Agence va aussi à l’encontre de notre convention collective la plus récente, que l’employeur a d’ailleurs accepté, qui reconnaît que nos membres devraient toucher une rémunération proportionnelle aux fonctions d’exécution de la loi et qui correspond avec celle d’autres agences. Pourtant, comme l’illustre la situation du G7, l’ASFC continue de refuser à ses agentes et agents le respect qu’ils méritent en tant que personnel d’exécution de la loi.
En tant que mesures prises dans l’immédiat concernant la situation du G7, le président national du SDI a communiqué avec la vice-présidente des Opérations de l’Agence, le 31 mai, en lui réitérant la position du syndicat : il est essentiel que les agentes et les agents de l’ASFC soient armés à la rencontre du G7 ainsi que dans tout autre environnement de travail.
En tant que solution à long terme, le SDI, au nom des membres, va continuer à revendiquer le port d’arme en tout temps, en exerçant des pressions auprès de l’Agence pour que l’ASFC respecte ses propres agentes et agents et fasse en sorte qu’ils soient convenablement équipés en tout temps pour s’acquitter de leurs fonctions dans un environnement sain et sécuritaire.
En terminant, il est crucial de se rappeler que le syndicat et ses membres ont livré une dure bataille pour obtenir le droit de porter l’arme. Sans la solidarité et le dur labeur des dirigeantes syndicales et des dirigeants syndicaux ainsi que des membres, l’employeur n’aurait jamais accepté d’armer les agentes et les agents frontaliers. Même si nous comprenons que des événements à grand déploiement comme le G7 et les Olympiques puissent sembler attrayants pour les agentes et les agents, leur participation à de tels événements ne devrait pas se faire aux dépens de la sécurité, de la sûreté et du respect. À titre d’agentes et d’agents de l’ASFC, il est essentiel que nous demeurions solidaires et que nous refusions d’être déployés pour nous acquitter de ce genre de travail sans porter tout l’équipement de défense, y compris l’arme de poing. C’est la première étape et la plus importante pour s’assurer que l’ASFC cesse de traiter ses propres agentes et agents comme des agentes et des agents d’exécution de la loi de deuxième ordre.
Addendum : en 2010, le bureau national du SDI avait émis une note de service portant sur le même enjeu. Cliquez ici pour télécharger la version PDF.