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Manque de formation et de consultation à propos de la GCRA : le président national du SDI s’adresse au Comité permanent du commerce international

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Le 25 septembre dernier, le président national du SDI, Mark Weber, s’est adressé au Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes (CIIT) à propos du système de gestion des cotisations et des recettes de l’ASFC (GCRA), soulignant au passage plusieurs problèmes, dont le manque flagrant de consultation, une formation nettement insuffisante, et un mépris total pour les membres du public et le personnel touchés par la nouvelle plateforme.

Le témoignage de M. Weber fait suite au dépôt par le SDI, en avril dernier, d’un mémoire concernant les nombreux problèmes liés à la mise en œuvre de la GCRA, mémoire qualifié de « cinglant » par un député.  Lorsqu’on lui a demandé comment le syndicat se sentait aujourd’hui par rapport à la GCRA, Mark Weber a répondu que « la confusion et l’inquiétude sont les mots qui décrivent le mieux l’atmosphère qui règne parmi nos membres », soulignant que « très peu de formation » avait été dispensée au personnel de l’ASFC concernant la nouvelle plateforme qui doit être lancée le 21 octobre – malgré que ce lancement ait déjà été retardé.

Le manque de consultation ainsi que le développement de la GCRA pas une tierce partie sont également très préoccupants. « Je crois vraiment que cela aurait dû être développé à l’interne », a déclaré M. Weber à propos de la plateforme produite par la société Deloitte, ajoutant « que l’expertise existe à l’Agence ».

« Il faut parler aux personnes qui utilisent le système tous les jours », a expliqué Mark Weber aux membres de la commission à propos de la GCRA. « Les agents de première ligne n’ont pas du tout été consultés. C’est la même chose qu’avec ArriveCAN, avec d’autres applications et idées que l’ASFC a eues. Les personnes qui utilisent la plateforme ne sont pas consultées et ne sont pas du tout impliquées dans le développement. »

« Mon chien a mangé mon devoir »

Weber est également revenu sur le fait que l’ASFC ait utilisé les votes de grève du groupe FB comme excuse pour justifier l’échec du lancement de la GCRA au printemps. « J’essaie d’être mesuré dans mes propos, mais il y a des questions d’intégrité ici ». Se référant au manque d’imputablité de l’Agence, le président national du SDI n’a pas mâché ses mots : « Pour être honnête, c’est comme si l’agence fédérale disait ‘mon chien a mangé mon devoir’ à titre d’excuse. Nos membres étaient furieux lorsqu’ils ont lu cela. Les votes de grève n’ont eu aucune incidence sur le lancement l’Agence, qui n’est toujours pas prête ».

Le message du syndicat au comité est clair : l’ASFC et le gouvernement fédéral doivent tirer leçon des débâcles d’ArriveCAN et de Phénix et saisir cette occasion pour changer de cap. « Le lancement doit être retardé une fois de plus jusqu’à ce que les personnes qui travaillent à la frontière et qui devront aider les importateurs sachent comment utiliser le système. Nous ne pouvons pas reproduire ce qui s’est passé avec ArriveCAN », a conclu M. Weber.

Voir les extraits ci-dessous. L’enregistrement intégral est également disponible sur ParlVu (avec options d’interprétation).

Report du lancement de la GCRA: en blâmant les votes de grève, l’ASFC n’assume pas ses responsabilités

Photo du drapeau du SDI

Dans une note de service envoyée au personnel de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) le 19 avril 2024, l’Agence a annoncé que la mise en œuvre d’une partie du système de gestion des cotisations et des recettes de l’ASFC (GCRA) serait reportée à l’automne 2024.

Cette annonce est une source de soulagement pour le personnel de l’ASFC à travers le pays. Parmi les membres du SDI, il y a un consensus presque universel sur le grave manque de formation adéquate concernant la GCRA, et ce quelques jours seulement avant ce qui devait être la mise en œuvre du système le 13 mai. Cela aurait pu avoir un impact désastreux sur plusieurs secteurs de l’industrie ainsi que sur la capacité de l’Agence à fournir des services à la population canadienne. La capacité de formation de l’Agence est terriblement insuffisante, et cela n’a jamais été aussi évident qu’avec le projet de la GCRA.

Qui plus est, le rapport déposé le 18 avril par le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes indique aussi clairement que la GCRA ne peut tout simplement pas être mise en œuvre sans une étude plus approfondie des possibles ramifications.

En effet, dans l’état actuel des choses, la GCRA est cause de grande incertitude pour de nombreuses personnes. Le projet semble reproduire le modus operandi de projets antérieurs de l’ASFC — notamment ArriveCAN — où un système est déployé de façon précipitée comme solution à un problème inexistant, sans consultation adéquate avec les acteurs clés, y compris le propre personnel de l’Agence et le syndicat qui les représente. Il est d’ailleurs à noter qu’il n’y a pas encore eu de consultation avec le syndicat au niveau national concernant la GCRA.

Le report de la mise en œuvre de la GCRA, du moins en partie, est sans aucun doute une bonne nouvelle.

L’Agence se défile

Ce qui est troublant, cependant, c’est qu’une fois de plus, l’ASFC continue de faire preuve du même manque d’imputabilité qui est maintenant routine au sein de la gestion de  l’Agence. Dans son message du 19 avril à son personnel, au lieu de mentionner les graves préoccupations qui ont été soulignées au sujet du projet et d’assumer la responsabilité de son propre manque de planification et de prévoyance, l’Agence préfère jeter le blâme sur les votes de grève qui sont en cours pour le groupe FB.

« Étant donné qu’un vote de grève de l’Alliance de la Fonction publique du Canada est en cours, nous savons que des éléments clés de notre équipe de la GCRA pourraient être en position de grève légale dans les jours et les semaines qui suivront le lancement prévu de la GCRA […]. C’est pourquoi nous sommes en mesure de lancer partiellement la GCRA compte tenu des circonstances  », peut-on lire dans la note service.

N’en déplaise à l’ASFC, une grève est loin d’être inévitable. En imputant les retards de la GCRA aux votes de grève, la gestion de l’Agence révèle une fois de plus son profond manque d’intégrité.

Si l’ASFC et le Conseil du Trésor étaient vraiment soucieux d’éviter une possible grève, ils répondraient à nos demandes pour obtenir convention collective équitable en offrant à nos membres FB la parité salariale avec les autres forces de l’ordre du pays, une protection contre la sous-traitance, le droit au télétravail et une meilleure sécurité d’emploi. Ils introduiraient sans délai la retraite équitable après 25 ans de service pour le personnel de l’ASFC.

Contrairement à la GCRA, voilà qui est facile à mettre en œuvre.

Cependant, au lieu de faire la bonne chose, l’ASFC préfère induire le public canadien en erreur quant aux raisons derrière l’échec de la mise en oeuvre de la GCRA.

L’employeur semble vouloir prétendre qu’une grève est inévitable. À la lumière de ce qui précède, le SDI demandera conseil aux services juridiques de l’AFPC pour déterminer si la déclaration de l’Agence devrait être considérée comme de la négociation de mauvaise foi. Nous ne manquerons pas d’informer les membres si nous devons prendre d’autres mesures.