Nous applaudissons le rapport du vérificateur général selon lequel l’Agence des services frontaliers du Canada et le Service correctionnel du Canada étaient conscients des problèmes de harcèlement, de discrimination et de violence en milieu de travail, sans toutefois prendre les mesures nécessaires afin d’enrayer le problème.
Le rapport du vérificateur général confirme ce que le syndicat et nos membres savent depuis longtemps. Malgré les centaines de griefs en matière de harcèlement et de discrimination en milieu de travail déposés à son égard, l’ASFC a trop souvent choisi de faire trainer les choses. L’automne dernier, Jean-Pierre Fortin, président national du SDI, avait d’ailleurs déclaré que les gestionnaires de l’Agence créaient « un milieu de travail toxique en intimidant et en harcelant nos membres », appelant le gouvernement à « lancer une enquête indépendante pour examiner les comportements hostiles de certains gestionnaires. »
Nous sommes heureux de voir que le ministre Blair ainsi que l’ASFC aient réagi favorablement aux recommandations du vérificateur général. À la lumière de ce rapport, nous demeurons pleinement déterminés à travailler avec l’ASFC pour favoriser un meilleur environnement pour nos membres et veiller à ce qu’un réel travail soit effectué pour créer un milieu de travail plus sûr et plus sain.
Les syndicats représentant le personnel de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) exigent des mesures pour mettre immédiatement fin à l’abus de pouvoir et au harcèlement commis par ses gestionnaires.
Dans une vidéo diffusée aujourd’hui, l’Alliance de la Fonction publique du Canada et le Syndicat des Douanes et de l’Immigration (AFPC-SDI) présentent plusieurs cas d’abus de pouvoir et de voies de fait par des gestionnaires que l’Agence a choisi d’ignorer.
« Les gestionnaires de l’Agence créent un milieu de travail toxique en intimidant et en harcelant nos membres, déclare Jean-Pierre Fortin, président national du SDI. Le gouvernement doit lancer une enquête indépendante pour examiner les comportements hostiles de certains gestionnaires. »
Parmi les incidents signalés par des membres de l’AFPC-SDI, mentionnons les suivants :
Un superviseur agresse physiquement une agente de sécurité devant plusieurs témoins.
Un gestionnaire oblige des agents à procéder à la fouille à nu illégale d’étudiants.
Un gestionnaire frappe un agent en plein visage sans aucune provocation.
Il y a quelques mois, l’ASFC a dévoilé une vidéo où elle menace de surveiller nos membres et de leur imposer des mesures disciplinaires draconiennes en cas de méfaits. Dans cette vidéo, on avertit les membres « qu’ils peuvent faire l’objet de mesures disciplinaires [et que] les conséquences pourraient les surprendre ». Pour le syndicat, un tel comportement de la part de l’employeur démontre à quel point il est nécessaire de négocier de meilleures protections dans la convention collective contre le harcèlement et l’abus de pouvoir de l’employeur.
À la récente ronde de négociations, l’AFPC et le SDI ont également proposé de mieux protéger les dénonciateurs d’actes répréhensibles à l’Agence.
« La menace constante de mesures disciplinaires a un effet dévastateur sur la santé mentale et le bien-être de nos membres, souligne M. Fortin. Ils devraient pouvoir compter sur l’appui de leur employeur, sachant qu’ils protègent eux-mêmes les frontières du pays. »
Il n’est donc pas surprenant d’apprendre dans le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux de 2018 que 40 % des employés de l’Agence ont indiqué que leur milieu de travail est psychologiquement malsain.
Aussi, près du quart des employés (22 %) ont déclaré avoir été victimes de harcèlement au travail au cours de la dernière année, pourcentage beaucoup plus élevé que dans le reste de la fonction publique fédérale (15 %).
L’Agence doit mettre fin à son système de discipline à deux niveaux et réprimander les gestionnaires qui abusent de leur autorité et harcèlent le personnel. Les membres de l’AFPC-SDI doivent être mieux protégés contre ces abus de pouvoir.
L’AFPC-SDI et le Conseil du Trésor/Agence des services frontaliers du Canada retournent à la table de négociation du 21 au 23 janvier 2020.
La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.