En ce 21 juin, les syndicats du Canada marquent la Journée nationale des peuples autochtones en réaffirmant leur ferme engagement à faire avancer la réconciliation avec les Autochtones et la justice autochtone au sein de nos collectivités et des lieux de travail de tout le pays. Cela exige de continuer à réclamer une intervention urgente du gouvernement fédéral en matière de réconciliation avec les Premières Nations, Inuits et Métis.
« Les peuples autochtones continuent à subir les répercussions de la violente histoire coloniale du Canada. Les taux démesurément élevés de violence à l’endroit des femmes, filles et personnes bispirituelles autochtones, les avis de longue date concernant l’eau potable dans les réserves, la surreprésentation des enfants autochtones dans le système de protection de la jeunesse et à la surreprésentation des adultes autochtones dans le système judiciaire canadien sont des manifestations des systèmes coloniaux qui continuent à nuire grandement aux peuples autochtones encore à l’heure actuelle. C’est une honte collective pour notre pays et nous devons faire tout notre possible pour la réparer », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada.
Au cours de la 30e Assemblée générale du CTC tenue le mois dernier, les membres délégués autochtones des différentes parties du pays ont souligné le besoin pressant de voir à ce que les syndicats jouent un rôle plus actif dans la réconciliation et le besoin d’engagements et d’actions plus forts de l’ensemble des alliés non autochtones. Les membres délégués ont adopté un plan d’action sur la justice autochtone propre à combler les lacunes en matière d’équité et à favoriser l’amélioration des conditions socioéconomiques des travailleurs et travailleuses et des communautés autochtones, à accroître la sensibilisation et l’éducation au sujet de l’histoire du Canada et de l’héritage de la colonisation ainsi que des effets inhumains qu’elle continue d’avoir sur les Premières Nations, Métis et Inuits et à promouvoir les droits et la justice autochtones à l’extérieur comme à l’intérieur du mouvement syndical.
« Nous nous vouons à aller de l’avant de concert avec les peuples autochtones dans un esprit de réconciliation et de lutte pour la justice. Nous nous sommes engagés à apporter des changements appréciables à nos lieux de travail, à nos collectivités et au mouvement syndical », affirme madame Bruske.
Les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR), les 231 appels à la justice issus de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FF2SADA) et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) défendent les droits des peuples autochtones de maintenir et de protéger leur patrimoine culturel et affirment la responsabilité des gouvernements d’intégrer les droits et la justice autochtones à leurs pratiques et politiques. Les syndicats du Canada continueront à lutter pour assurer la pleine mise en œuvre de ces trois instruments.
Il reste beaucoup de travail à accomplir : au 30 avril 2023, la mise en œuvre de 37 % des 94 appels à l’action de la CVR piétinait ou n’avait pas encore commencé, et jusqu’à présent, on n’a fini de mettre en œuvre que deux des 231 appels à la justice de l’Enquête sur les FF2SADA. On n’a même pas commencé à mettre en œuvre plus de la moitié d’entre eux.
« La réconciliation exige une action immédiate, concrète et soutenue du gouvernement. Les Inuits, Métis et Premières Nations ne devraient pas avoir à continuer d’attendre la justice, à plus forte raison que la ligne de conduite à suivre a été très clairement tracée. La justice a déjà été trop longtemps attendue », déclare Lily Chang, secrétaire-trésorière du CTC.
Les syndicats du Canada continuent à appuyer fermement les revendications des communautés autochtones visant à ce que le gouvernement fédéral :
- mette fin à tous les avis d’ébullition d’eau à court terme et à long terme dans les collectivités des Premières Nations, améliore l’infrastructure dans les réserves et y assure un accès fiable à de l’eau potable propre;
- finisse de mettre en œuvre tous les appels à l’action de la CVR et les appels à la justice de l’Enquête nationale sur les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées;
- mette en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) en tant que cadre de réconciliation et dresse un fort plan d’action national, établisse des stratégies et prenne des mesures concrètes pour atteindre les objectifs de la DNUDPA.
Cet article provient du site du CTC.