Ce matin, Pierre Poilièvre et d’autres candidats conservateurs de la région d’Ottawa ont fait une annonce destinée aux fonctionnaires fédéraux.
Leur conférence de presse, et une lettre ouverte de Stephen Harper à la fonction publique, font écho aux annonces des néodémocrates et des libéraux concernant la fonction publique plus tôt cette semaine.
« Les conservateurs s’inquiètent, c’est clair, affirme Robyn Benson, présidente nationale de l’AFPC. Ils savent que les fonctionnaires s’apprêtent à voter en grand nombre pour une alternative. »
Le bilan des conservateurs de Stephen Harper en ce qui concerne la fonction publique est désastreux. Ils ont éliminé des milliers de postes, veulent abolir les congés de maladie et adopter des lois qui bafouent le droit à la négociation collective.
Pas un mot sur les compressions imposées à la fonction publique
La campagne de l’AFPC, « Votez pour stopper l’hémorragie », a tourné les projecteurs vers les compressions. Leur effet cumulatif sera de plus de 14,5 milliards de dollars par an en 2015-2016.
Et pourtant, l’annonce d’aujourd’hui n’en souffle pas un mot. Silence complet sur les fermetures de centres de services partout au pays, y compris neuf bureaux régionaux d’Anciens Combattants Canada.
« Les coupes irresponsables de Harper menacent des services publics essentiels, ajoute Mme Benson. La sécurité et le bien-être de millions de gens ne comptent même pas. »
« Nos membres assurent directement ces services. Ils voient comment les gens sont frustrés. Les ministères sont dépouillés de leurs ressources. Les employés s’efforcent de maintenir des services essentiels dans des circonstances extrêmement difficiles. »
Congés de maladie
La proposition du gouvernement sur les congés de maladie forcera les fonctionnaires à choisir entre deux maux : aller au travail même quand ils sont malades ou perdre leur revenu et ne plus pouvoir acheter le nécessaire. L’annonce d’aujourd’hui n’y change rien.
Droit de négocier
Les conservateurs de Harper l’ont démontré clairement dans leur loi d’exécution du budget C‑59 : ils n’ont pas l’intention de négocier. Ils préfèrent forcer les employés à aller au travail même quand ils sont malades.
Régime de retraite de la fonction publique
L’annonce d’aujourd’hui assure qu’aucun changement ne sera apporté au régime de retraite de nos membres. Mais les conservateurs sont pourtant en train de rédiger un projet de loi qui permettra de convertir les régimes à prestations déterminées en régimes à prestations cibles dans d’autres milieux de travail relevant du fédéral. Les fonctionnaires ont tout lieu de s’inquiéter : ce que les conservateurs veulent pour le secteur privé sous règlementation fédérale, ils pourraient l’imposer à tous les travailleurs relevant du fédéral.
« Les gestes sont plus éloquents que les paroles, conclut Mme Benson. Ce gouvernement n’a cessé d’ébranler et d’attaquer la fonction publique. Il n’a pas coopéré avec les fonctionnaires. Ce que M. Harper dit dans sa lettre est complètement faux. »