Il faut investir immédiatement pour protéger nos frontières

Tandis que la menace de tarification de Donald Trump braque les projecteurs sur la plus vaste frontière non défendue du monde, le gouvernement fédéral impose des compressions de 68 millions de dollars à l’agence responsable d’en assurer la sécurité. L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) prévient que ces réductions mineront la sécurité nationale et les relations commerciales.

« Ce ne sont pas des promesses vides et des compressions budgétaires qui renforcent la sécurité frontalière », affirme Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC. « De toute évidence, des réductions de 68 millions de dollars ne feront qu’accroître la pression aux frontières, où il n’y a déjà pas assez de personnel pour tout faire. »

En effet, il manque actuellement 2 000 à 3 000 agentes et agents de première ligne à l’Agence canadienne des services frontaliers (ASFC). Le gouvernement promet de renforcer la sécurité des frontières au moyen de drones et d’hélicoptères, mais la technologie à elle seule ne parviendra pas à résoudre les problèmes de fond.

« Une appli ne freinera pas le trafic de drogues et les bornes automatisées ne détecteront pas les menaces à la sécurité », précise Mark Weber, président national du Syndicat des Douanes et de l’Immigration. « Ce sont les agentes et agents de l’ASFC qui protègent nos frontières et qui veillent tous les jours à la sécurité de la population. Le gouvernement doit miser sur les personnes qui font ce travail essentiel. »

L’AFPC exige que le gouvernement fédéral annule les compressions prévues et qu’il s’emploie immédiatement à recruter plus de personnel. Le syndicat prône une approche équilibrée qui allie l’expertise humaine aux outils technologiques plutôt que le remplacement de personnes par des systèmes, des drones ou des hélicoptères de surveillance automatisés.

L’AFPC appelle aussi le gouvernement à élargir le mandat des agentes et agents frontaliers de sorte qu’ils puissent aider la GRC. « L’expertise de nos membres est sollicitée bien au-delà des postes frontaliers pour relever les nouveaux défis qui se pointent à l’horizon, explique Mark Weber. En élargissant leur mandat, on leur donnerait les moyens d’intervenir sur l’ensemble du territoire, ce qui prouverait que le gouvernement est vraiment déterminé à protéger nos frontières. »

« Les agentes et agents frontaliers sont au cœur de la sécurité publique du pays, souligne Sharon DeSousa. Ce sont eux qui empêchent le trafic de véhicules volés, de drogues et d’armes dangereuses. Ce sont eux aussi qui vérifient le courrier et les colis de provenance étrangère avant qu’ils ne soient livrés chez nous. Il est tout à fait logique d’on élargisse leur mandat. »

La retraite anticipée, un atout de taille pour garder le personnel

Comme le salaire est plus élevé dans les forces de l’ordre en général, il est plus difficile de recruter des personnes aux services frontaliers. Le gouvernement fédéral a récemment annoncé qu’il offrirait aux agentes et agents frontaliers la retraite après 25 années de service. Cette mesure, qui les placerait sur un pied d’égalité avec les agentes et agents de la GRC et d’autres services, pourrait aider à changer la donne. Le gouvernement devait d’ailleurs déposer un projet de loi à cet effet cet automne, mais la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, tarde à le faire.

« Offrir la retraite anticipée est un moyen de reconnaître les dangers qu’affrontent tous les jours nos membres aux services frontaliers, ajoute Sharon DeSousa. Mais si on n’investit pas aujourd’hui dans nos agentes et agents frontaliers, rien ne garantira demain la sécurité de nos frontières. »

Cet article provient du site de l’AFPC.