En supprimant des postes de conseillers autochtones, l’ASFC va à contre-sens de la réconciliation

Dans une démarche qui remet en question l’engagement de l’Agence des services frontaliers du Canada envers la réconciliation avec les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, le Secrétariat aux affaires autochtones de l’ASFC a récemment fait connaître son intention de supprimer les huit postes de conseillers autochtones régionaux de l’ASFC qui jouent un rôle clé de liaison entre l’ASFC et les peuples autochtones.

Depuis la publication du rapport de la Commission de vérité et de réconciliation en 2015, on a beaucoup parlé de la nécessité de prendre des mesures concrètes pour rétablir les relations avec les communautés autochtones. La réconciliation prend du temps et ne peut se faire du jour au lendemain, et le rétablissement de la confiance avec les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis exige des efforts sincères et soutenus.

Au sein de l’ASFC, les conseillers autochtones régionaux jouent un rôle essentiel en veillant à ce que l’Agence soit équipée pour rétablir cette confiance et œuvrer à la réconciliation. Ces conseillers constituent un point de contact important pour les communautés autochtones pour aider à résoudre divers problèmes liés aux processus frontaliers — notamment dans le cas du ramatriement/rapatriement d’objets culturels importants — et ils contribuent à jeter des ponts entre l’ASFC et les dirigeants autochtones.

En supprimant les postes de conseillers régionaux à compter du 16 avril, l’ASFC transfère la responsabilité de l’engagement avec les communautés autochtones des conseillers désignés à l’ensemble de la direction régionale. Ce faisant, l’ASFC rejette une expertise importante et affaiblit délibérément sa capacité à maintenir un engagement approprié avec les peuples des Premières nations, Inuits et Métis à travers le Canada, et sape le travail effectué par ces conseillers jusqu’à présent. Bref, en s’appuyant sur une gestion régionale non formée pour s’engager dans un travail délicat de réconciliation sans soutien adéquat, l’Agence signale que la réconciliation elle-même est loin d’être une priorité.

Les efforts de réconciliation exigent un engagement sérieux de la part des personnes concernées, et le rétablissement de la confiance entre l’ASFC et les populations autochtones est essentiel pour guérir le passé et aller de l’avant. Le Syndicat des Douanes et de l’Immigration demande instamment à l’ASFC de s’engager véritablement dans la voie de la réconciliation et de revenir sur sa décision d’annuler les postes de conseillers autochtones régionaux.