ArriveCAN : un pas dans la mauvaise direction

Le mercredi 15 juin 2022, le président national du Syndicat des Douanes et de l’Immigration, Mark Weber, a témoigné devant le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes dans le cadre de son étude sur les impacts potentiels de l’application ArriveCAN sur certains secteurs canadiens, soulignant les conséquences négatives de l’application sur les voyages transfrontaliers et sur les fonctions des agents frontaliers.

Dans sa déclaration d’ouverture au Comité, le président national a été sans équivoque : en ce qui concerne les agents frontaliers, les derniers mois ont démontré qu’ArriveCAN ne facilite aucunement les voyages transfrontaliers et n’améliore pas l’efficacité opérationnelle. Bien au contraire.

« Toute agente ou agent frontalier qui travaille en première ligne vous dira que la mise en œuvre de l’application ArriveCAN a vu les délais de traitement monter en flèche » a témoigné Mark Weber, critiquant les statistiques erronées de l’ASFC. « Là où un poste frontalier traitait 60 voitures par heure auparavant, il n’en traite plus que 30, voire moins. Aux frontières terrestres, en ce qui concerne les opérations voyageurs, cela signifie que les voitures attendent pendant des heures, et se voient parfois redirigées vers un autre poste plus éloigné. Dans les aéroports, cela signifie que les voyageurs s’entassent et débordent hors de la zone des douanes. Dans tous ces endroits, cela se traduit par une expérience frustrante pour toutes les personnes concernées. »

L’ASFC continue de se fier à une technologie automatisée inefficace

Répondant aux questions des membres du Comité, le président national du syndicat a également expliqué que si ArriveCAN a été introduite pour recueillir des données sur la santé publique, c’est l’application elle-même qui a rendu le processus inutilement compliqué, et que des solutions plus simples devraient être envisagées. Plus important encore, la mise en œuvre d’ArriveCAN a forcé les agents frontaliers à offrir du soutien technique plutôt que de se concentrer sur leurs tâches d’application de la loi, ce qui vient aggraver l’éternel problème du manque chronique de personnel à tous les niveaux des opérations frontalières.

M. Weber s’en est également pris à la mauvaise utilisation de la technologie par l’ASFC, soulignant que l’application « l’ASFC suit le même modèle de dépendance excessive à l’égard de technologies automatisées que nous avons déjà vu avec les bornes d’inspection primaire » diminuant l’efficacité et affaiblissant la sécurité au niveau de la frontière.

En bout de ligne, si le gouvernement et ses agences souhaitent faciliter les déplacements transfrontaliers ainsi que la circulation des biens commerciaux, alors ArriveCAN est un pas dans la mauvaise direction. « La technologie a certainement sa place, a déclaré M. Weber, « mais elle doit être utilisée pour aider les voyageurs et assister les agents, et non leur faire entrave. À cet égard, ArriveCAN ne fonctionne tout simplement pas. »

Un enregistrement de la réunion du Comité peut être visionné ici.[:]