Il faut « faire preuve de décence » : Brian Masse au premier ministre à propos de l’admissibilité à la retraite anticipée

Brian Masse, député de Windsor-Ouest et porte-parole néodémocrate de l’Industrie, des Relations frontalières Canada-États-Unis et des Grands Lacs, a envoyé la lettre suivante au premier ministre du Canada, ainsi qu’à la présidente du Conseil du Trésor, au ministre de la sécurité publique, et au ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail, le 27 janvier 2025.


Monsieur le Premier Ministre Trudeau, Madame et Messieurs les Ministres,

Je vous écris pour exprimer mon soutien à la lettre du Syndicat des Douanes et de l’Immigration (SDI) envoyée le 15 janvier 2025, exhortant le gouvernement du Canada à respecter son engagement d’offrir l’admissibilité à la retraite anticipée aux agents des services frontaliers du Canada dans le cadre du régime de pension de la fonction publique. Cette promesse a été faite par votre gouvernement le 13 juin 2024 et le 18 décembre 2024.

Depuis plus de vingt ans, je travaille en étroite collaboration avec les agentes et les agents des services frontaliers de ma collectivité et leur syndicat national pour veiller à ce que leurs préoccupations soient entendues par le gouvernement du Canada. J’ai toujours préconisé à la Chambre des communes la mise en œuvre de la possibilité de retraite après 25 ans de service pour ces travailleurs dévoués, qui jouent un rôle primordial dans la défense de nos frontières, l’application des lois et le maintien de la sécurité entourant les échanges commerciaux et les voyages. Cette modification législative est essentielle pour leur garantir un traitement équitable, au même titre que les autres agents de la paix?

Étant donné la prorogation de la Chambre, je vous demande instamment de donner rapidement suite à cet engagement. Bien que la voie législative traditionnelle puisse être retardée, le gouvernement peut mettre en œuvre ce changement par le biais d’un décret ou de tout autre mécanisme accessible. Compte tenu des défis actuels à la frontière, y compris la menace de l’imposition de tarifs douaniers par les États-Unis, il est plus important que jamais de reconnaître et de soutenir nos agents de première ligne. Les agents des services frontaliers ont un besoin criant de personnel, et ils ont besoin de 2 000 à 3 000 agents supplémentaires pour combler les lacunes existantes et remédier à l’attrition.

Le moral à plat de ces travailleurs met en évidence la nécessité d’une action immédiate pour leur témoigner notre soutien. Cela incitera également au recrutement et au maintien en poste, car, comme vous le savez, d’autres organismes chargés de l’application de la loi recrutent souvent du personnel de l’ASFC en raison de leurs compétences et de leur formation de haut niveau.

En 2017, le gouvernement a piégé la communauté avec des plans d’expansion du pont Ambassador par le biais d’un décret, ce qui a mis en évidence la capacité du Cabinet à prendre des décisions dans son intérêt. Il semble étrange qu’une famille de milliardaires américains tire profit d’un traitement privilégié de la part du gouvernement libéral, alors que nos agents de première ligne sont mis à l’écart. En outre, vous savez pertinemment que cet arrangement exceptionnel pour cette famille intervient alors qu’elle a acheté des logements pour ensuite en démolir certains, en barricader d’autres et détruire des institutions communautaires, entraînant la perte de familles dans la région. Vous savez également qu’ils ont décidé récemment de stocker de grandes poutres, créant ainsi un aspect peu esthétique et entraînant un risque pour la sécurité, puisqu’elles sont laissées sans protection sur les anciennes propriétés où se trouvaient autrefois des maisons. Bien que les conditions initiales du décret n’aient pas été respectées, votre gouvernement a continué à accorder d’autres privilèges en créant des exceptions qui restent floues pour élargir l’esplanade et qui engendrent des problèmes de sécurité pour le voisinage et la frontière à l’aube de l’année 2025.

Monsieur le Premier Ministre, votre gouvernement a déjà annoncé à deux reprises qu’il s’attaquerait au problème de la politique entourant la possibilité de retraite après 25 ans de service pour les agents des services frontaliers; pourtant, la question n’est toujours pas résolue. C’est une chose d’accorder des privilèges de milliardaires à des familles étrangères qui n’ont montré aucun respect pour ce pays ou sa collectivité, mais vous refusez de traiter nos concitoyens canadiens qui travaillent au pont Ambassador avec la moindre équité. Vous avez ainsi menti à ceux et celles qui doivent poursuivre leur travail chaque jour dans un climat d’injustice.

Je soutiens pleinement la démarche du SDI, et je vous demande de mettre en œuvre ce changement en recourant à un décret, car cette fois-ci, au moins, il s’agit d’une mesure d’intérêt public. Vous avez utilisé le décret contre la communauté de Windsor; vous pourriez au moins faire preuve d’un peu de décence, et l’utiliser dans l’intérêt des travailleurs qui protègent le passage international le plus fréquenté au pays, et nos citoyens qui l’empruntent tous les jours.

Je vous remercie de l’attention que vous accorderez à cette question. J’attends votre réponse en toute confiance.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, Madame et Messieurs les Ministres, l’expression de ma très haute considération.

Brian Masse

Député, Windsor-Ouest
Porte-parole néodémocrate de l’Industrie, des Relations frontalières Canada-États-Unis et des Grands Lacs
Vice-président, Groupe interparlementaire Canada-États-Unis

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