Inclusion en milieu de travail pour le personnel racisé : réaction initiale au rapport de la vérificatrice générale

Le Bureau du vérificateur général du Canada a récemment publié son Rapport 5—Inclusion en milieu de travail pour le personnel racisé, dans lequel il a conclu à la nécessité pour plusieurs organismes de la fonction publique fédérale, dont l’Agence des services frontaliers du Canada, de prendre des mesures plus concrètes pour éliminer de manière efficace les problèmes et les obstacles systémiques auxquels sont confrontés le personnel racialisé. En effet, la vérificatrice générale a conclu que ces organismes « n’avaient pas suffisamment utilisé les données disponibles pour recenser les obstacles subis par le personnel racisé ou pour éclairer les stratégies relatives à l’équité et à l’inclusion et les mécanismes de plainte » et qu’au niveau de la direction, « la responsabilité des gestionnaires en ce qui concerne le changement de comportements et de culture […] était limitée et n’était pas mesurée de façon efficace ».

Comme c’est souvent le cas lorsque l’ASFC est en cause, tout cela ne sera pas une surprise pour nos membres. L’Agence est reconnue pour ignorer les plaintes de ses employés et pour fermer les yeux sur les abus perpétrés par ses gestionnaires. Le président du SDI a exprimé les mêmes inquiétudes aux parlementaires fédéraux plus tôt cette année. La direction de l’Agence a démontré à maintes reprises son incapacité fondamentale à régler les problèmes systémiques profondément enracinés, dont ceux affectant nos membres racialisés. Pire encore, l’expérience a amené le syndicat à constater qu’un grand nombre de ces problèmes découlent de, ou sont exacerbés par, l’incompétence et la non-responsabilisation présente au sein de la haute gestion.

Même si le rapport de la vérificatrice générale contient un appel à l’action sensé aux organismes de la fonction publique fédérale — « pour créer un lieu de travail réellement inclusif, vous devez vous engager activement auprès de vos employés racialisés, vous devez utiliser de manière significative les données dont vous disposez pour éclairer vos décisions,  et vous devez tenir la gestion responsable de la mise en œuvre du changement »1 — nous ne pouvons nous empêcher de penser que le message sera sans effet sur l’Agence. Même si l’ASFC a convenu des recommandations du rapport, c’est cette même Agence qui a prétendu être engagée à régler le problème du racisme systémique, pour finalement annuler de manière arbitraire la formation antiraciste et anti-discrimination conçue par ses propres employés racialisés. C’est cette même Agence qui a fait fi de nos recommandations visant le rétablissement significatif d’une formation adéquate de lutte contre le racisme.

Nous sommes reconnaissants à la vérificatrice générale de mettre en lumière les lacunes de la fonction publique en matière de stratégies de lutte contre le racisme. Nous examinerons de plus près son rapport afin de déterminer ce qu’il représente pour nos membres dans la poursuite de notre lutte pour un milieu de travail plus inclusif. Cependant, il serait naïf de se surprendre de l’absence de progrès au sein d’une Agence qui a si clairement démontré son manque d’intérêt à la résolution véritable de ces problèmes.

1(traduction libre de la version anglaise)

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