Pendant plus de 200 ans, l’esclavage des personnes noires et autochtones était pratique courant dans l’Empire britannique (y compris au Canada). C’était même une nécessité économique.
En 1796, sur l’Île-du-Prince-Édouard, un esclave noir nommé Dimbo Suckles est libéré, à condition de continuer à travailler sans rémunération pendant sept ans de plus.
En 1800, une esclave connue uniquement sous le nom de Nancy poursuit son maître devant la Cour suprême du Nouveau-Brunswick pour obtenir sa liberté. Sans surprise, la Cour tranche en faveur de son maître.
En 1807, le Parlement britannique adopte un projet de loi qui mènera à l’abolition (bien que partielle) de l’esclavage. La Loi sur l’abolition de l’esclavage est ensuite adoptée le 1er août 1834, ce qui mène à la libération de plus de 800 000 esclaves noirs dans les colonies britanniques, dont le Canada. Cependant, la Loi n’offre qu’une « libération partielle ».
En effet, les enfants de moins de six ans étaient affranchis, alors que les autres restaient sous l’emprise de leurs maîtres pendant quatre à six ans de plus en tant qu’apprentis. Par la suite, le Parlement britannique adopte en 1837 la Loi sur le dédommagement de l’esclavage pour indemniser les maîtres qui avaient « perdu leurs biens », alors que les esclaves eux-mêmes ne reçoivent rien. Pire encore, ce dédommagement a continué d’être versé jusqu’en 2015! Même si l’esclavage a été officiellement éliminé, les injustices persistent.
Le Jour de l’émancipation sert à remettre en question la version révisionniste de notre histoire selon laquelle le Canada aurait été un paradis pour les esclaves. Le Canada n’a pas été à l’abri de l’esclavage. En Nouvelle-France par exemple, la première forme d’esclavage (et la plus courante) était l’asservissement d’Autochtones.
À l’occasion du Jour de l’émancipation, nous reconnaissons la lutte des esclaves pour la liberté, les répercussions du trauma intergénérationnel et le lien entre l’esclavage et la discrimination systémique actuelle. Pratiques d’embauche discriminatoires, écarts salariaux, microagressions et autres inégalités font toujours partie du quotidien de nombreux travailleurs et travailleuses autochtones et noirs.
C’est à nous de prendre conscience des conséquences de l’esclavage et de son influence persistante.
En tant que syndicat, il est de notre devoir de mieux représenter les intérêts de nos membres au travail. À l’AFPC, cela se traduit par notre lutte contre le racisme anti-noir et nos efforts de réconciliation avec les peuples autochtones.
L’AFPC appuie l’appel à la réparation des descendants des esclaves canadiens. Justice ne pourra être faite qu’en reconnaissant les dommages causés par la traite transatlantique des esclaves et en en dédommageant les victimes en conséquence.
Comment vous impliquer et passer à l’action
Découvrez comment Rosemary Sadlier a mené la lutte pour que le Mois de l’histoire des Noirs et le Jour de l’émancipation soient reconnus au Canada.
Explorez nos ressources pour la lutte contre le racisme.
Découvrez notre boîte à outils sur l’équité en matière d’emploi et la lutte contre le racisme.
Découvrez de quelles façons les travailleuses et travailleurs noirs ont contribué à l’économie canadienne et au mouvement syndical.
Renseignez-vous sur le recours collectif intenté au nom de tous les fonctionnaires fédéraux noirs qui vise à remédier au racisme et à la discrimination systémiques au sein de la fonction publique fédérale.
Faites pression sur vos élus pour que le Jour de l’émancipation soit reconnu dans votre région.
Vérifiez si votre famille a profité de l’esclavage.
Devenez membre d’un comité des droits de la personne de l’AFPC près de chez vous.
Cet article provient du site de l’AFPC.[:]