Récemment, l’Agence des services frontaliers du Canada a annoncé son Plan d’action d’été pour 2022, qui vise à atténuer les pressions opérationnelles prévues sur les opérations frontalières cet été. Ce plan indique clairement que l’Agence est bien consciente des défis croissants liés aux questions telles que l’augmentation du nombre de voyageurs, l’augmentation des temps d’attente à la frontière, et les niveaux de dotation inadéquats, qui ont un impact direct sur un large éventail d’opérations frontalières à travers le pays.
Malheureusement, loin d’offrir des solutions durables aux problèmes très réels qui touchent le personnel de l’ASFC et les voyageurs d’un bout à l’autre du pays, le plan d’action de l’ASFC est un ensemble de mesures précipitées et mal conçues qui ne risquent que de détériorer davantage la confiance déjà ébranlée entre la gestion et les agentes et agents frontaliers.
Selon l’ASFC, le plan se veut un effort collectif visant à maximiser la capacité de la ligne d’inspection primaire jusqu’à la mi-septembre. Malheureusement, cela ne se fera pas grâce à un réel renforcement des effectifs, mais plutôt par des mesures telles que la mise en œuvre d’heures supplémentaires obligatoires, des changements de quart obligatoires, l’augmentation de la durée des affectations à la ligne d’inspection primaire, et même la menace de réduire ou de carrément refuser les congés discrétionnaires.
Pendant des années, le SDI a demandé à l’employeur d’augmenter le nombre d’agents de première ligne au lieu de s’en remettre à une variété de mesures technologiques pour régler les problèmes à la frontière. Bien sûr, nous savons que ces mesures — y compris les bornes d’inspection primaire automatisées, le traitement des voyageurs à distance et, comme nous l’avons vu ces derniers mois, ArriveCan — ont souvent pour effet de rendre les opérations frontalières moins efficaces en allongeant les temps de traitement tout en contribuant à une diminution de la sécurité frontalière.
Bref, le plan d’action d’été de l’ASFC témoigne à la fois du manque de vision de l’Agence et de son mépris total pour le bien-être de ses agentes et de ses agents. Au cours des dernières années, les agentes et agents frontaliers ont travaillé sans relâche pour servir leurs concitoyennes et concitoyens canadiens et assurer l’intégrité et la sécurité de notre frontière, malgré le grave manque de personnel qui affecte les points d’entrée partout au Canada. Ce nouveau plan d’action est une gifle au visage de nos membres : en continuant de s’appuyer ainsi sur un personnel en nombre insuffisant, l’Agence démontre clairement sa volonté de saper sans cesse la santé mentale et physique de ses agentes et agents.
Nous ne pouvons laisser l’Agence agir ainsi. À l’heure actuelle, même si l’employeur a déjà commencé à mettre en œuvre son plan dans certaines régions du pays, nous comprenons que l’ensemble des agentes et agents n’en auront pas nécessairement été informés par la gestion. Nous sommes également conscients que les mesures proposées dans le cadre du Plan d’action seront troublantes pour bon nombre de nos membres, et nous explorons actuellement toutes les voies possibles afin de défendre leurs droits et protéger leur santé et leur sécurité. D’autres communications suivront dans les semaines à venir.[:]