Le Mois du patrimoine asiatique est habituellement une occasion de reconnaître les réalisations des personnes d’origine asiatique et de leur incroyable apport à la société canadienne. Même si elles forment la plus importante communauté racialisée au pays, on entend très peu parler de leur contribution et de leurs défis dans les médias, à l’école et au sein de nos grandes institutions.
Les actes de violence perpétrés à répétition contre ces citoyens d’un bout à l’autre de la planète depuis le début de la pandémie – des attaques bien souvent attisées par des préjugés négatifs de longue date – viennent malheureusement assombrir les célébrations de cette année.
L’horrible tuerie de masse à Atlanta en mars dernier est le plus récent d’une série d’incidents racistes qui se multiplient au Canada et aux États-Unis.
Au Canada, on assiste en effet à une flambée de haine à l’endroit des personnes d’origine asiatique, dont bon nombre hésitent maintenant à aller faire l’épicerie ou à se promener dans un parc par crainte d’être agressées. Un rapport (en anglais) publié récemment par le Chinese Canadian National Council fait état de 1 150 attaques entre le 10 mars et le 31 décembre 2020. Les agresseurs s’en sont même pris à des enfants et des personnes âgées.
À Vancouver, les crimes haineux contre la communauté asiatique ont augmenté de plus de 700 % en 2020. Ottawa et Montréal ne sont pas loin derrière, affichant des augmentations de 600 % et 400 % respectivement. Les femmes asiatiques, hypersexualisées et marginalisées, continuent à plier sous le fardeau du racisme et de la misogynie, les rendant d’autant plus vulnérables à la violence.
Cette montée du racisme anti-asiatique au Canada a incité des personnalités influentes de la communauté à presser le gouvernement fédéral d’agir rapidement. L’AFPC appuie leurs revendications exhortant le gouvernement fédéral à :
- renforcer sa stratégie de lutte contre le racisme pour y inclure les incidents de racisme anti-asiatique;
- augmenter le financement accordé au Secrétariat fédéral de lutte contre le racisme afin qu’il devienne une entité permanente et indépendante, et qu’il s’attarde au racisme anti-asiatique;
- renforcer son engagement à recueillir des données intersectionnelles sur la race et à porter attention aux sous-groupes de la communauté asiatique;
- éliminer les obstacles qui empêchent les personnes d’origine asiatique de décrocher un emploi ou une promotion dans la fonction publique fédérale, en facilitant notamment la reconnaissance des titres et diplômes étrangers.
Nous avons tous un rôle à jouer pour contrer les différentes formes de racisme au Canada, y compris le racisme anti-asiatique. Nous nous devons d’agir chaque fois que nous sommes témoins de racisme au travail, au sein du syndicat, dans la communauté et à la maison. Si vous avez besoin d’aide pour mener cette lutte au travail, parlez-en à votre conseillère ou conseiller syndical.
Célébrons la contribution de la communauté asiatique!
Les personnes d’origine asiatique jouent un rôle clé pour éradiquer le racisme dont elles sont la cible en répertoriant et en documentant les incidents de cette nature, et en offrant du soutien à ceux et celles qui en sont victimes.
Vous voulez faire votre part dans le démantèlement du racisme systémique? Renseignez-vous sur les défis que doivent relever les personnes d’origine asiatique en participant à notre webinaire et en lisant les histoires que nous publierons au long du mois de mai.
Cet article a également été publié sur le site de l’AFPC.[:]