George Floyd comptait. Sa famille et ses amis le chérissaient. Sa vie était précieuse et elle avait un sens. George Floyd comptait. La vie des Noirs compte.
Hier, l’ancien policier de Minneapolis Derek Chauvin a été reconnu coupable du meurtre de George Floyd, perpétré alors qu’il était de service. Certains voient cette décision comme une importante victoire dans la longue lutte ardue contre la violence policière. Cependant, ce verdict ne ressuscitera pas George Floyd; il ne mettra pas fin à la souffrance de ses proches ni aux dangers inhérents aux interactions des personnes noires avec les forces de l’ordre.
Aux États-Unis, au moins deux fois plus de personnes noires que de personnes blanches perdent la vie aux mains de la police. Ce racisme meurtrier a continué à faire des siennes depuis la mort de George Floyd. La semaine dernière encore, des policiers ont tué Daunte Wright, un jeune homme noir qu’ils venaient d’appréhender. La justice n’a toujours pas été rendue pour Breonna Taylor, une Noire qui a été tuée l’année dernière lors d’une invasion policière. Les personnes noires sont continuellement hantées par l’oppression et la violence raciste.
La situation n’est pas plus rose au Canada. Le racisme est enraciné dans nos systèmes d’éducation et de santé, nos institutions politiques, nos milieux de travail, nos syndicats et nos services policiers. Selon une analyse de Radio-Canada examinant les contacts mortels avec la police au Canada entre 2000 et 2017, la race joue un rôle important dans le recours à la force mortelle. Bien que les Noirs forment seulement 8,3 % de la population torontoise, ils comptent pour presque 37 % des victimes. À Winnipeg, les Autochtones représentent près des deux tiers des victimes, alors qu’ils forment 10,6 % de la population. L’année dernière, Regis Korchinski-Paquet, une jeune Noire de Toronto, est morte après avoir interagi avec la police et l’enquête traîne en longueur. Les personnes noires, autochtones et racialisées tentent toujours de briser le joug de la violence policière et de la discrimination.
« Ce verdict de culpabilité ne démantèle pas un système ancré dans la suprématie blanche. Le racisme systémique qui a permis à un policier de tuer George Floyd doit être éradiqué », affirme Sharon DeSousa, vice-présidente exécutive nationale de l’AFPC.
Nous devons persévérer afin de bâtir des communautés, des institutions, des syndicats et des milieux de travail antiracistes. C’est grâce au militantisme inlassable des personnes noires que le monde a pris conscience de la mort de George Floyd et exigé que les choses changent. La décision du tribunal ne nous donne pas le droit de nous reposer sur nos lauriers. Au contraire, nous devons continuer ensemble à sensibiliser, à mobiliser et à revendiquer une société où la vie des Noirs compte.
Cet article a également été publié sur le site de l’AFPC.[:]