Le 6 décembre marque cette année le 30e anniversaire de la tuerie à l’École Polytechnique de Montréal. Quatorze étudiantes sont mortes parce qu’elles étaient des femmes.
Nous nous souvenons de : Geneviève Bergeron • Hélène Colgan • Nathalie Croteau • Barbara Daigneault • Anne-Marie Edward • Maud Haviernick • Barbara Klucznik Widajewicz • Maryse Laganière • Maryse Leclair • Anne-Marie Lemay • Sonia Pelletier • Michèle Richard • Annie St-Arneault • Annie Turcotte
En cette Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, des membres de l’AFPC partout au pays réitèrent leur volonté d’éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes. En 2017, l’AFPC a lancé sa campagne 10 jours afin de demander aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux d’accorder 10 jours de congé payé aux victimes de violence familiale. Ces personnes peuvent avoir besoin de temps libre pour rencontrer des avocats, obtenir des conseils, consulter un médecin ou déménager. La violence conjugale ne devrait pas entraîner de perte de salaire.
Entre-temps, le gouvernement fédéral a modifié le Code canadien du travail afin d’ajouter cinq jours de congé payé pour les victimes de violence familiale dans les milieux de travail régi par le gouvernement fédéral aux dix jours de congé non payé déjà prévus pour ces personnes. Il s’agit là d’une étape positive, mais en deçà des dix jours de congé payé que réclame l’AFPC. De nombreuses provinces ont adopté des dispositions afin d’améliorer le soutien offert aux victimes de violence familiale et à leurs familles, mais il reste encore beaucoup à faire.
Malgré le travail acharné et l’engagement de l’AFPC à mettre fin à la violence faite aux femmes, il n’en demeure pas moins qu’au Canada :
- Plus d’une femme sur trois a déjà subi de la violence familiale durant sa vie.
- Le taux d’homicide touchant les femmes autochtones est six fois plus élevé que celui des autres femmes.
- Le nombre de personnes ayant un handicap qui sont susceptibles d’avoir été victimes de violence conjugale est entre 50 % et 100 % plus élevé que chez les personnes n’ayant aucun handicap.
- Environ tous les six jours, une femme est tuée par son conjoint.
- Les femmes transgenres sont presque deux fois plus susceptibles d’être victimes de violence que les femmes cisgenres.
La violence fondée sur le sexe continue d’être le lot des collectivités d’un océan à l’autre. Hélas, les femmes qui vivent dans les régions rurales, éloignées et nordiques ainsi que les immigrantes, les réfugiées et les Autochtones continuent de faire partie des populations les plus vulnérables.
En cette journée, l’AFPC demande aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux :
- de mettre en œuvre toutes les recommandations des Appels à la justice;
- de mettre en œuvre les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada;
- d’accorder 10 jours de congé payé aux victimes de violence familiale;
- d’éliminer les obstacles au soutien juridique et aux conseils pour les femmes victimes de violence;
- d’accroître l’accès aux refuges pour femmes et aux centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle ainsi que leur financement.
Aujourd’hui et chaque jour, nos pensées vont vers toutes les femmes autochtones disparues et assassinées, les femmes transgenres, ayant un handicap, immigrantes et réfugiées, ainsi que toutes les femmes qui ont été victimes de violence. L’AFPC s’engage à poursuivre ses efforts pour rendre nos collectivités et nos milieux de travail sûrs et exempts de violence fondée sur le sexe.
La version originale de cet article a été publiée sur le site de l’AFPC.
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